La 46ème édition du festival international d'Hammamet s'est ouverte hier avec la pièce « Ibn Rochd Aujourd'hui », une création d'Ezzedine Madani, Moncef Souissi et Mohamed Kouka. Cette pièce suivie par M Abderraouf El Basti, ministre de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine et plusieurs amateurs du 4ème art, a abordé la violence dans l'histoire et les rapports du pouvoir et des intellectuels, l'écrivain et dramaturge Ezzedine Madani et les deux hommes de théâtre, Mohamed Kouka et Moncef Souissi, reprennent, pour cette création Hammamet 2010, le même cheminement critique et explorent les travers de la vie moderne, les problématiques de la société contemporaine, les espoirs et illusions qu'elle suscite. Ibn Rochd Aujourd'hui... est l'une des œuvres les plus importantes de Ezzedine Madani. Fruit de plusieurs années de travail, elle est a été conçue pour la scène. L'auteur puise sa matière dans le quotidien et l'explore dans un style concis et percutant. Les thèmes abordés sont ceux de la tolérance, de la liberté religieuse, de l'acceptation de l'autre dans sa différence, de l'intégrisme et de la place de la femme dans la société. A partir de quelques jalons du parcours initiatique du personnage pseudo-historique d'Ibn Rochd, le dramaturge campe sur scène, avec humour et dérision, toute une galerie de personnages dont des théologiens intégristes assoiffés de pouvoir, un vizir bête et méchant, un poète à la mesure du monde, des ânes intelligents réfléchissant à la médiocrité de l'humanité. S'il devait y avoir un personnage central, ce serait notre époque. Vers la fin de la pièce nous assistons à une brève comédie musicale résumant avec un humour cinglant ce qu'il est advenu des personnages. M Abderaouf Basti a tenu à la fin de la pièce à saluer les acteurs. "C'est une première réussie dit -il qui a défendu des hautes valeurs, la tolérance, la liberté.... Je félicite ces jeunes acteurs pour leur bonne prestation malgré la complexité du texte".