Le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (Ftdes) a exprimé sa «déception» à l'égarddu projet de loi des finances complémentaire (LFC) pour l'exercice 2015 adopté, mercredi, par l'Assemblée des représentants du peuple (ARP). Lors d'une conférence de presse, organisée hier, au siège du Ftdes, Abdeljelil Bedoui, économiste et membre du comité directeur du forum, a déclaré que cette loi «ne répond pas aux attentes du peuple tunisien» et que le gouvernement s'est «contenté de prévoir une baisse du taux de croissance de 3% programmé dans la loi de finances principale 2015 à 1% dans la LFC sans pour autant proposer une stratégie économique claire et réformiste capable de faire face à la situation économique du pays». Dans sa lecture critique de la LFC, Bedoui a indiqué que le gouvernement a opté pour une politique d'austérité «dangereuse» au détriment d'une politique de relance économique, dénonçant, à ce propos, l'absence d'une évaluation critique des raisons de l'échec de la politique de relance prise par les gouvernements précédents. Tout en mentionnant que les dépenses publiques programmées dans la loi de finances principale étaient de 29.000 millions de dinars contre une enveloppe de 27.900 millions de dinars adoptée dans la LFC, l'économiste a fait savoir que les dépenses publiques consacrées au budget du développement dans la loi ont enregistré une baisse de 536 millions de dinars par rapport au budget proposé dans la loi principale. Pour Bédoui, les mesures d'exonérations et d'impulsion prises par ce projet de loi concernent essentiellement le secteur touristique, l'artisanat et les sociétés totalement exportatrices marginalisant de ce fait le secteur agricole qui présente 12% du PIB contre 7,4% pour le secteur du tourisme. En guise de conclusion de ses propos, Abdeljelil Bedoui a pointé l'absence d'une prise de considération pour la classe sociale moyenne et les catégories nécessiteuses en plus de l'abandon de réformes proposées dans la loi principale relative à la lutte contre la contrebande et la fraude fiscale.