Le troisième Rassemblement des jeunes maghrébins pour la liberté a démarré, hier, à Tunis, avec la participation de 34 jeunes venant d'Algérie, de Libye, du Maroc, d'Egypte et de Tunisie pour débattre «des défis environnementaux et des alternatives du développement». Ce rassemblement vise à préparer un plaidoyer et des propositions permettant de promouvoir des projets économiques respectueux de l'environnement tout en étant rentables», a affirmé Moez Attia, président de l'Association Kolna Tounès, co-organisatrice de ce rassemblement avec la Fondation Friedrich Naumann pour la liberté. «Il s'agit d'établir un dialogue réel et de favoriser les échanges entre les jeunes Maghrébins, qui demeure très faible par rapport à ce qui se passe en Europe», a affirmé le représentant de la Fondatio Friedrich Naumann pour la liberté à Tunis, Ralf Erbel. Des jeunes Egyptiens ont été invités à rejoindre ce rassemblement compte tenu de l'arrêt des activités de la fondation en Egypte et de manière à lui permettre (fondation) de valoriser des actions menées auparavant avec la société civile égyptienne, a -t-il noté. Quant à la situation environnementale dans la région, elle se caractérise par un capital naturel (ressources naturelles) modeste et fragile menacé par plusieurs formes de détérioration et de pollution dues, notamment, à des choix de développement faits depuis des décennies et qui ont donné la priorité au développement économique au détriment de l'environnement, a affirmé l'expert en développement durable Samir Meddeb. Il a cité l'exemple du golfe de Gabès où 12 mille tonnes de phosphogypse ont été déversées annuellement, portant ainsi atteinte aux richesses halieutiques de la Tunisie et de toute la région. A cet égard, les habitants de la région pourraient être amenés à ne consommer que le poisson issu de l'élevage, suite à la disparition du poisson sauvage d'ici 2060, selon certains experts cités par M. Meddeb La région de l'Afrique du Nord, dont les habitants ne disposent actuellement en moyenne que de 300 m3 d'eau (Algérie), de 800m3 (Maroc), 500m3 en Tunisie contre une moyenne requise mondialement de 1000 m3, est appelée à faire face, à l'avenir, à d'importants défis environnementaux, a affirmé l'expert, titulaire d'un doctorat en géologie. Ces défis sont liés, notamment, aux problèmes des ressources hydriques, à un sol fragile et surexploité qui expose la région aux dangers de la désertification et à la montée du taux de salinité, d'autant que les forêts ne présentent que 11% de la superficie du Maroc, 6% de celle de la Tunisie et 1% de l'Algérie et moins de (-1%) de l'Egypte, a-t-il rappelé. De son côté, Arafet Ben Marzou, jeune explorateur, dont les aventures l'ont mené à vélo en Chine et à traverser la Medjerda en canoé-Koyak, et les Etats-Unis à voile, a évoqué l'importance de l'adoption d'une approche de communication horizontale (qui s'adresse directement aux individus concernés par les problèmes d'environnement). Cet ingénieur, auteur du livre «Le vélo, cap sur la Chine», a souligné que ces aventures lui ont permis de sensibiliser les gens, directement, aux défis écologiques appelant les jeunes à utiliser les nouvelles technologies de l'information dans la sensibilisation aux problèmes environnementaux. Le Rassemblement des jeunes Maghrébins pour la liberté se poursuivra jusqu'au 3 septembre avec au programme, notamment, des visites à des projets environnementaux de tourisme à Kelibia et une réunion avec la commission du développement durable et de la protection de l'environnement relevant de l'Assemblée des représentants du peuple.