Après une première représentation, le 12 août dernier, à Gafsa, voilà que la nouvelle pièce «Paranoïa» se prépare à participer à la 17e édition des Journées théâtrales de Carthage (JTC) qui aura lieu du 16 au 24 octobre prochain. «Paranoïa», ou «Souss» en arabe, est une pièce de théâtre, produite par le Centre d'art dramatique et scénique de Gafsa. Mise en scène par Nizar Saidi, elle est jouée par onze jeunes acteurs. La pièce traite en profondeur le fléau de la violence sous toutes ses formes, devenue très répandue surtout après la révolution. C'est l'histoire d'un jeune homme tunisien d'une famille modeste vivant dans un quartier populaire qui est transféré dans un hôpital psychiatrique à la demande de son avocat après avoir commis trois actes criminels. «Sabri», qui a baigné dans un univers familial tendu, se confesse et raconte à ses médecins traitants les raisons qui l'ont conduit à commettre ces crimes. Il commence dès lors à délirer, à tenir des propos incohérents mais qui dévoilent des réalités sur une société fanatique qui incite à la violence. Comment devient-on violent et pourquoi ? C'est ce que la pièce a voulu éclaircir, à travers une étude détaillée de la psychologie du protagoniste. «Sabri» n'est-il pas victime et coupable en même temps ? Dans le texte de Abed Wahab Moulawah on tente de comprendre les causes qui poussent les jeunes à être violents, on cherche aussi un responsable. Est-ce la famille ? Est-ce l'environnement ? Parler de la violence et la mettre en scène, c'est vouloir mettre en relief ce fléau pour mieux le cerner. Agressivité, agression, violence, des moyens de communication quasi absents qui mènent aussi au terrorisme, au fanatisme et à bien d'autres maux. La pièce développe une vision artistique par le biais d'un jeu d'acteur auquel on ajoute un texte nourri d'un vécu quotidien commun. A partir d'un exemple précis d'un personnage coupable-victime, fruit d'une mauvaise éducation, on se pose des questions et on propose des réponses. Côté technique, la pièce de Nizar Saidi se sert beaucoup de l'improvisation avec une scénographie et un éclairage qui vont à merveille avec le thème de la pièce.