Les joueurs de Sidi Bouzid ont donné à leurs adversaires du jour une leçon de ce qu'est le métier de footballeur ! On avait posé la question, la semaine dernière, après la large victoire du CA sur le Stade : est-ce le CA trop fort ou le ST trop faible? Et bien, la manière avec laquelle le CA a perdu à Sidi Bouzid (avec les mêmes défaillances de jeu qui se répètent depuis l'intersaison) montre bien que le ST était, ce jour-là, prenable. Les Clubistes sont donc tombés dans le piège de cette victoire, et pensé qu'ils étaient au top de leur forme. Faux! Ce fut une victoire-piège pour un CA venu à Sidi Bouzid avec l'idée de se «balader» et de ramener trois points. La vérité du terrain était autre : L'OS Bouzid a été bien organisé, fougueux, et ses joueurs ont fait preuve d'humilité et de courage. Face à eux, les Clubistes se sont comportés en «fausses stars» : beaucoup de gâchis, de la prétention et un pied levé. Ce n'est pas une question d'état de terrain (On ne peut pas programmer tous les matchs à Radès!), ni de méforme, c'est une question de motivation et d'humilité ! C'est une question d'atouts techniques avec un Daniel Sanchez qui s'entête à faire des choix et à opter pour des «petits» joueurs , et qui n'arrive surtout pas à imposer ses idées de jeu (silence !) après 1 an et trois mois. Le CA n'a pas joué dans la peau d'un tenant du titre, alors que l'OSB s'est comporté en tant qu'équipe soudée et ambitieuse. Une équipe contre onze joueurs ! Cette réussite des locaux et cette victoire écrasante (la supériorité des locaux était incontestable) des joueurs de Lassaâd Maâmar peut se résumer en un petit, mais grand point : l'OSB a joué comme une équipe unie, courageuse et qui avait faim de gagner, contre un CA formé de onze individualités qui n'avaient pas la même motivation et la même force d'engagement. On n'a pas vu un champion en titre qui tente, qui joue et qui fait honneur aux couleurs des clubs. Il y avaient des joueurs saturés et démotivés (Ifa, Belkaroui qui confirme ses énormes limites, Mikari, Khelifa, Miniaoui,...) d'autres jeunes, mais hors du coup (Jaziri, Ouedherfi, Koulibaly). Le tout n'a pas formé une équipe qui pouvait espérer grand-chose. A aucun moment du match, l'OSR ne s'est senti menacé ou mis en danger par une période de domination. Et ce, grâce à la bonne organisation défensive (Maâmar avait anticipé le jeu au CA et a étouffé Ben Yahia, Ouedherfi et Khelil pour obliger les défenseurs à jouer long) des locaux et en plus de ça, la «faillite» individuelle des joueurs du CA. Même Khlifa n'a rien fait, à l'image de ses coéquipiers à court de solutions. Insouciant? Limités? Démotivés? Emoussés? Bloqués? Un peu de tout ça. Si on suit la manière de jouer du CA à l'intersaison, on voit bien qu'en coupe, aussi bien qu'en Coupe de l'Unaf, il y a eu toujours ce problème à rentrer dans le match et à développer du volume. On joue sur la largeur avec d'énormes difficultés à l'entrejeu et, bien sûr, en attaque. Pas de création, pas de variation dans le tempo, des balles arrêtées mal jouées... alors ce CA qu'on a vu à Sidi Bouzid peut-il rassurer? Ce sera difficile, si ça va continuer de la sorte. En même temps, on ne peut pas oublier le mérite de Sidi Bouzid et de ses joueurs qui ont mieux joué. Khémiri, Camara, Sfaxi ; ce trio a mis le feu dans cette lourde et prenable défense du CA. A chaque fois où ils avaient joué les contres et la transition rapide, ils ont créé le danger. Pas de défense amassée, mais beaucoup de courage et d'intelligence dans la récupération et dans les enchaînements offensifs. Sur un seul match, tout peut certainement arriver, mais une chose est sûre, Maâmar et ses joueurs ont dominé Sanchez et les siens. Ce n'était pas une question de chance ou de détails. L'OSB était si supérieur à ce CA. Erreurs de mercato Eliminé en coupe de la CAF, le CA avait tout le temps de préparer sa saison. Plus d'un mois de travail pour une élimination en coupe contre l'ESS, une petite apparition en coupe de l'Unaf, et avant-hier cette défaite et ce visage pâle. Louhichi chassé, c'est Slim Riahi lui-même, entouré de quelques agents de joueurs, qui s'est chargé de le faire. Le résultat ? Un Touzgar qui a signé un contrat en or et qui ne veut pas encore jouer, des Djabou, Oueslati, Chenihi, Dahnous, Jaouachi, Nouioui, blessés et qui prendront beaucoup de temps pour pouvoir jouer. Comment une équipe qui sait que le début de calendrier très difficile prend tout ce retard pour incorporer les recrues ? Un entraîneur qui voit son président négocier avec d'éventuels successeurs peut-il travailler tranquillement ? Qui protège un joueur limité comme Belkaroui qui a coûté beaucoup de buts à son équipe et qui joue toujours ? Pourquoi avoir mis de côté des jeunes comme Dhaouadi, Mazhoud, Jebali et insister sur d'autres peu convaincants comme Jaziri et Touré ? Cette manière de gérer le CA est loin de rassurer. On sent les mêmes difficultés du jeu, la même distractiont, la même légèreté. En attaque, le CA a montré, à cette intersaison, qu'il est incapabel de réagir face à un adversaire qui joue rapide et sérieux. Riahi doit savoir que trop d'argent tue le tootball. Le salaire de Khelifa par exemple dépasse de loin la masse salariale de l'OSB. Cela vous dit tout !