Les stations-services seront approvisionnées en essence d'ici le 5 octobre prochain. Les transporteurs de carburants débrayeront durant trois jours (5, 6 et 7 octobre), au cas où l'Etat ne tient pas son engagement de les aider à surmonter leurs difficultés financières Finalement, la grève des transporteurs de carburants, qui a démarré hier matin, causant l'épuisement des stocks disponibles ne se poursuivra pas demain et après-demain comme annoncé auparavant. La séance de négociation qui s'est tenue, hier matin, au siège du ministère des Affaires sociales a abouti au report de la grève aux 5, 6 et 7 octobre prochain. Les négociateurs réunis hier et représentant l'Ugtt (la Fédération générale du transport), l'Utica (la Chambre syndicale des propriétaires des camions de transport des carburants) et les représentants du ministère des Affaires sociales ont décidé de donner aujourd'hui, mardi 22 septembre, une conférence de presse au cours de laquelle sera dévoilé le calendrier des négociations dans le but de parvenir à une solution finale à la crise couvant depuis mai 2014 et opposant les conducteurs des véhicules aux propriétaires des entreprises de transport de carburants. Du côté de l'Ugtt, une source informée confie à La Presse : «Il s'agit, en réalité, d'un conflit opposant les propriétaires des véhicules de transport de carburants à l'Etat. Ils veulent que la compensation qui leur est servie par l'Etat soit augmentée de 5 à 10%, l'Etat propose jusqu'ici une majoration de 7%. Quant aux conducteurs des véhicules, ils sont maintenant l'otage des pourparlers qui se tiennent actuellement entre la Chambre syndicale du transport terrestre des marchandises relevant de l'Utica et l'Etat. Ainsi, l'accord signé le 1er mai 2014 entre l'Ugtt et l'Utica prévoyant une augmentation de 6% des salaires et une prime de transport de l'odre de 10% n'a pas été concrétisé depuis sa conclusion puisque les propriétaires des véhicules de transport refusent de servir les augmentations convenues tant que les compensations qu'ils exigent ne leur sont pas accordées par l'Etat. La même source ajoute : «Et ce n'est pas le seul accord non appliqué, puisque la Chambre syndicale des cafetiers refuse également de servir les augmentations accordées aux salariés du secteur et exige que l'Etat leur concède des compensations sur les matières premières et leur permette de majorer les prix des boissons servies aux clients. Idem pour les entreprises de gardiennage qui adoptent la même attitude et refusent d'appliquer les accords conclus depuis mai 2014. En parallèle, le bureau exécutif de l'Utica garde le silence et laisse traîner les choses comme s'il n'y avait pas eu de conventions signées sous son égide». Quant à Moncef Ben Romdhane, secrétaire général de la Fédération générale du transport relevant de l'Ugtt, il confirme ses déclarations publiées par La Presse (édition du lundi 21 septembre) en soulignant : «Nous avons fait preuve de souplesse en proposant que les entreprises souffrant de difficultés économiques appliquent l'accord de manière progressive». On demande de l'aide Auprès de l'Utica, on développe aussi un discours qui fait assumer la responsabilité de la crise aux transporteurs de carburants. Khalil Ghariani, membre du bureau exécutif de l'Utica, n'y va pas par quatre chemins et qualifie, dans une déclaration à l'agence TAP, la grève «d'illégitime et sanctionnant les citoyens qui s'apprêtent à fêter l'Aïd El Idha». Il dégage l'Utica de toute responsabilité en soulignant : «Nous avons toujours appelé les transporteurs de carburants à négocier au siège de l'Utica, sans résultats». «Nous avons reçu des assurances de la part du ministère de l'Industrie selon lesquelles les sociétés de transport des hydrocarbures seront aidées à surmonter leurs problèmes financiers», réplique, de son côté, Hamadi Khémiri, SG de la Chambre nationale des sociétés de distribution des hydrocarbures. En plus clair, il dépendra maintenant de l'intervention de l'Etat, à travers le ministère de l'Industrie, pour voir l'approvisionnement des voitures en essence reprendre en cette période qui connaît une grande affluence sur les stations-services de la plupart des automobilistes qui préparent les longues vacances de l'Aïd El Idha.