Malgré l'absence de textes d'application, le secrétaire général du syndicat a appelé les instituteurs et les institutrices à appliquer le nouveau régime horaire sans accepter d'assurer des heures supplémentaires Le syndicat de l'enseignement de base campe sur ses positions. Après la grève des instituteurs les 17 et 18 septembre, aucun accord n'a été trouvé sur l'un des derniers points de désaccord: les promotions exceptionnelles. Toutes les revendications des enseignants ont été négociées et acceptées, excepté celle du passage de grade. Après avoir obtenu trois échelons, le syndicat a exigé, au cours des dernières négociations, que deux autres échelons leur soient accordés. Une revendication à laquelle ont fini par répondre les ministères de l'Education et des Affaires sociales mais qui a été rejetée par la présidence du gouvernement, justifiant son refus par une conjoncture économique défavorable à la concrétisation d'une telle revendication. Crise de confiance Le secrétaire général du Syndicat de l'enseignement de base, Mastouri Gamoudi, qui a donné hier une conférence de presse, a souligné que depuis le démarrage des négociations qui ont débuté l'année dernière, plusieurs désaccords ont eu lieu entre le syndicat et le ministère. A titre d'exemple, alors que le syndicat de l'enseignement de base avait réclamé une prime de travail administratif, le ministère a proposé, à la place, l'octroi d'une prime spécifique similaire à celle accordée aux professeurs de l'enseignement secondaire, d'une valeur de 150 dinars. « Si nous avons réclamé cette prime c'est parce que les conditions de travail sont très difficiles dans les régions. Quant aux promotions exceptionnelles que nous avons exigées, il faut comprendre qu'il s'agit du passage d'un échelon à un autre et non d'un grade à un autre, ce qui ne représente pas grand chose en termes de coût alors que le pouvoir d'achat des enseignants du primaire s'est considérablement dégradé », a relevé, à ce propos, le secrétaire général du syndicat de l'enseignement de base. Selon Mastouri Gamoudi, les relations entre le ministère de l'Education et la profession se sont gâtées à cause de la crise de confiance qui s'est installée entre les deux parties. Le syndicat n'a notamment pas digéré le fait que le ministre de l'Education ait décidé de prélever les journées de grève sur les salaires au lieu de privilégier la tenue de séances de réconciliation. Litige sur le régime horaire Un autre litige oppose aujourd'hui les deux parties. Alors que le nouveau régime horaire des enseignants du primaire a été publié dans le Journal officiel au début du mois de septembre, les accords d'application et les circulaires n'ont toujours pas été transmis par les directeurs régionaux aux établissements scolaires. Le secrétaire général du syndicat a appelé les instituteurs et les institutrices à appliquer le nouveau régime horaire (18 heures pour les professeurs principaux au lieu de 20 heures, 16 heures pour les professeurs qui ont plus de vingt ans d'ancienneté et les maîtres d'application hors grade, 20 heures pour les maîtres d'application et 18 heures pour les instituteurs maîtrisards) sans accepter de faire des heures supplémentaires. « Outre la non-application du nouveau régime horaire, nous craignons que d'autres points viennent s'ajouter au litige, à savoir l'âge de départ à la retraite et l'activation des promotions gelées », a observé, en outre, le secrétaire général. Ce dernier a souligné, à la fin de la conférence de presse, que la commission administrative sectorielle de l'enseignement de base se réunira le 29 septembre afin de décider de la prochaine action syndicale qui sera organisée au cas où les négociations n'auraient toujours pas évolué. « Actuellement, des enseignants du primaire dans les régions de Kairouan et Kebili poursuivent le mouvement de grève. Nous les soutenons », ajoute Mastouri Gamoudi.