Les nouvelles orientations en matière de modernisation du transport, tous modes confondus, va permettre de contribuer à dynamiser l'économie nationale et à fournir aux usagers des prestations de qualité. La restructuration des entreprises publiques de transport qui souffrent d'un déficit chronique feront l'objet d'une restructuration en vue d'équilibrer leur situation financière et leur permettre de poursuivre leurs activités avec efficience, en offrant aux usagers des prestations de qualité. L'une des dispositions figurant dans la stratégie de modernisation du secteur du transport — entrant dans le cadre du plan quinquennal 2016-2020 — s'intéresse, en effet, aux entreprises publiques de transport qui connaissent un défit structurel. Lors d'un séminaire organisé, hier, au Parc technologique d'El Ghazala, sur le secteur du transport et de la logistique, M. Mahmoud Ben Romdhane, ministre du Transport a indiqué qu'«une approche participative a été adoptée pour l'élaboration du rapport sur le secteur, puisqu'elle a impliqué toutes les parties prenantes y compris le secteur privé et la société civile, qui ont pris part aux réunions organisées en vue de définir les programmes et projets à réaliser dans le cadre du plan quinquennal 2016-2020». Situation précaire du transport Après un diagnostic du secteur du transport, il s'est avéré que plusieurs défaillances caractérisent les prestations rendues aux usagers. Les participants aux travaux des sous-commissions ont proposé trois scénarios pour le développement du secteur, dont l'un est ambitieux et vise à satisfaire les exigences des usagers, qu'ils soient des hommes d'affaires ou des particuliers. Le ministre a regretté l'absence des partis politiques à cette réunion, affirmant que le ministère est décidé à exécuter les projets prévus d'autant plus que le secteur du transport constitue un vecteur de croissance et du développement économique et un moyen indispensable pour le déplacement des citoyens. de même, le ministère compte mettre en place un système logistique performant en vue de rendre l'économie tunisienne plus compétitive et apte à se repositionner sur la scène internationale. Les projets de transport permettront, aussi, de désenclaver les régions intérieures et d'assurer une intégration sociale de certaines couches de la population, surtout que le taux des gens qui possèdent un moyen de transport personnel dans le milieu défavorisé ne dépasse pas les 20%. M. Ben Romdhane a relevé que «la Tunisie sera un pôle mondial dans le domaine commercial à la faveur des projets qui seront réalisés comme la facilitation de passage à travers les frontalières libyennes et algériennes. Un office des passages frontaliers terrestres sera, d'ailleurs, créé à cet effet». La création de cet office a été décidée lors d'un conseil ministériel restreint en date du 14 septembre dernier. On compte actuellement, neuf passages frontaliers répartis entre les deux pays voisins, qui seront exploités pour dynamiser les transactions commerciales. Il sera procédé aussi à la modernisation de tous les ports et aéroports — pour améliorer leur rendement — et à la création de zones logistiques. Pôle logistique actif L'investissement dans le secteur du transport représente près de 15% du volume de l'investissement national, soit 19.100 millions dont 60% ou 11.460 MD pour le secteur public et 40% ou 7.640 MD pour le secteur privé. Toutes les régions seront reliées au réseau ferroviaire pour faciliter le déplacement des citoyens, sachant que certaines lignes menant vers des zones intérieures ne sont plus actives. L'orientation du gouvernement est de faire bénéficier les catégories sociales défavorables habitant les zones marginalisées et les quartiers à densité démographique d'un transport de qualité par la diminution de l'encombrement dans les moyens de transport. Dans le secteur portuaire, les projets visent à moderniser les ports, à augmenter le taux de contribution de la flotte nationale maritime dans les transactions commerciales pour passer de 11% actuellement à 18% en 2020. Il s'agit de faire de la Tunisie un pôle maritime régional et mondial. La modernisation va concerner, de même, les aéroports. Les services et l'industrie aéronautique seront développés pour faire de notre pays un pôle aérien au niveau de l'Afrique, le monde arabe et l'Europe. La logistique et le transport intelligent auront, de leur côté, une belle part dans cette stratégie du transport, puisque l'on envisage de créer un réseau de zones logistiques proches des ports, des aéroports et des lignes ferroviaires. L'objectif est de faire de la Tunisie un pôle logistique dans la rive sud de la Méditerranée. Le transport intelligent sera favorisé pour fournir les meilleures prestations aux usagers. Les politiques à mener visent, d'une façon générale, à réformer les entreprises souffrant d'un déficit chronique, à revoir les lois et les dispositions des marchés publics, ainsi que le cadre juridique de l'expropriation, souvent à l'origine du retard de réalisation des projets. Une nouvelle politique des tarifs sera adoptée en vue de trouver une solution radicale pour le financement du secteur, notamment celui du transport public et collectif. Pour résoudre les problématiques relatives à la réalisation des projets, les parties prenantes sont appelées à coordonner leurs actions directement avec les ministères et les structures techniques concernées.