Défense transparente. Bataille perdue au milieu de terrain. Silence en attaque. Le Stade est aux abois... On ne voudrait pas trop alourdir, mais sur les détails il y a lieu vraiment de quoi s'inquiéter sur le sort du Stade, à la vue tout particulièrement des dérapages qui n'en finissent pas. Des défaites en série qui se suivent et qui se ressemblent à travers ce qui se conçoit sur le terrain. Les joueurs stadistes n'arrivent pas à comprendre que chaque match en lui-même n'est que la conséquence de toute une série d'attitude et d'adoption de valeurs. C'est dire combien ils s'éloignent de la réalité. Combien ils ne s'assument pas sur le terrain. Ou du moins comment ils ont perdu l'aptitude de s'imposer. Défense transparente. Bataille perdue au milieu de terrain. Silence en attaque. Le problème du Stade est bien là : il se trouve aujourd'hui dans l'incapacité de gagner le match qu'il faut. La qualité du travail accompli, la valeur du spectacle exprimé ne font plus l'unanimité. On s'indigne d'un jeu en manque d'inspiration, qui privilégie l'excès à la rigueur. On ne sait plus ce qu'il adviendra de l'équipe si elle continue sur la même lancée, avec les mêmes défaillances et sans le moindre effort de réhabilitation. Il est difficile aujourd'hui pour les quelques bonnes volontés de supporter le cumul d'un héritage qui s'est transmis d'un bureau directeur à l'autre. Dridi, le premier responsable technique, n'arrive plus à faire tourner le groupe avec la gestion particulière que cela impose. On se rend compte de plus en plus qu'il n'est plus dans son meilleur élément. Cela se reflète sur la manière avec laquelle il utilise les joueurs. A aucun moment, en tout cas, l'équipe et les joueurs choisis ne donnent l'impression de pouvoir progresser Ça tourne au flop Dridi sait pertinemment qu'il ne peut plus rien apporter à l'équipe et que son départ serait bénéfique pour toutes les parties. On lui reconnaît tant d'efforts et de sacrifices consentis plus que toute autre personne au club. Le travail qu'il accompli a, à un certain moment, donné une plus grande dimension à l'équipe. Il a fait et obtenu ce que beaucoup de ses prédécesseurs étaient dans l'incapacité d'accomplir en dépit des moyens dont ils disposaient. Déjà quelques semaines auparavant, il n'a pas manqué de manifester son désir de partir. Il avait même réalisé, et avant que ce ne soit trop tard, qu'il ne pouvait plus continuer. Nous pensons que sa décision est aujourd'hui irrévocable et qu'il est décidé à se retirer quelles qu'en soient les conséquences. A peine installé, le nouveau bureau directeur est confronté aujourd'hui à un sérieux problème d'entraîneur. Certains ont commencé, et c'est légitime, à penser au successeur de Dridi. On parle de Youssef Zouaoui, un choix qui a ses avantages, mais aussi ses inconvénients. Il faut dire à ce propos que la question de la disponibilité sera déterminante dans le choix du nouvel entraîneur stadiste. Mais indépendamment des noms, ce dernier sera dans l'obligation de défricher plus loin que ce qui existe et tendre vers une gestion d'effectif plus efficiente pour sortir le bon joueur et la bonne formule au bon moment et au bon endroit. Dans le contexte actuel et qui est propre au Stade, seule la victoire est de nature à soulager l'équipe. La défaite est aujourd'hui tellement stigmatisée que le risque d'être perçu de nouveau comme un perdant peut constituer un danger énorme pour l'avenir du club. Pour réhabiliter son équipe, le nouvel entraîneur stadiste n'aura qu'une seule alternative : faire le pari de jouer et faire le jeu. La plus grande exigence nécessite désormais à ne plus vivre sur le même statut, mais à revendiquer une vraie identité de jeu, ne pas, non plus, jouer pour jouer. Plutôt, jouer pour gagner et pas seulement ne plus perdre. Le ST aurait nécessairement besoin de stratégies et d'idées bien élaborées. Cela s'inscrit dans la faculté de savoir gérer et profiter des dispositions et des aptitudes du groupe. Ici et là, il faut l'aptitude, c'est-à-dire la qualité et le talent, mais aussi l'attitude. Mais au ST, on ne voit que très rarement tout cela. La persévérance et la régularité en souffrent. Et après, on ne doit pas s'étonner de tant de défaites et de gâchis...