Lassaâd Dridi a su transmettre sa détermination et sa rage de vaincre aux joueurs Il n'a pas quitté ses joueurs des yeux. Lassaâd Dridi est resté debout dans sa zone technique avant-hier. Il est là quand il s'agit de prodiguer des conseils à ses joueurs, de les exhorter à aller de l'avant et de pousser l'adversaire monastirien dans ses derniers retranchements. Jambes accablées à cause des deux premières défaites, Oussama Sellami et ses camarades avaient la sourde oreille aux réclamations de leur entraîneur. Ils étaient dans leur boule et n'arrivaient pas à entendre les directives, même si les gradins étaient vides, huis clos oblige. Il faut dire que la situation du Stade Tunisien est chaotique. Le club du Bardo connaît une crise financière sans précédent. Le Stade est interdit de recrutements à cause d'impayés. Il ne trouve pas non plus preneur. Difficile donc de se concentrer sur son travail et de faire des résultats sur le terrain quand il n' y a pas de visibilité. Cela s'est vérifié lors des deux premières sorties du championnat. Cinq buts encaissés dont quatre lors du match inaugural et une incapacité à réagir pour revenir dans le match. Résultat : deux défaites dès la rentrée. Avant-hier, le scénario des deux premiers matches s'est répété durant la première mi-temps. Lassaâd Dridi reconnaît que son équipe avait mal débuté la rencontre : «Il est vrai que nous avons raté l'entame du match. Il y a une explication à cela : les joueurs étaient accablés par la pression du résultat. Ils étaient également affectés par les deux défaites concédées. Ils ont tout de même été auteurs d'une belle réaction à Gafsa lors de la deuxième journée, mais le résultat n'a pas suivi. Contre l'USM, ils ont confirmé qu'ils ont le cœur pour s'en sortir. Mais ils étaient comme perdus sur le terrain durant la période initiale», déclare le jeune entraîneur stadiste. Les mots justes... Alors que son confrère monastirien, Lotfi Benzarti, n'a quitté la guérite qu'une seule fois, Laassad Dridi n'y a pas mis les pieds. Et comme cela n'a pas suffi durant la première période, il a profité de la mi-temps pour donner des consignes précises aux vestiaires: «Je leur ai demandé de se calmer et de presser haut. Il n'en fallait pas plus pour arriver droit au but. Il était essentiel qu'ils gardent surtout leur calme pour pouvoir se concentrer sur leur sujet. Ils étaient animés par la rage de vaincre, mais la précipitation a tout gâché en première mi-temps. Malgré la situation difficile que vit notre club, mes joueurs ont démontré qu'ils sont des vrais hommes», conclut l'entraîneur stadiste. La victoire du Stade Tunisien, signée avant-hier devant l'USM, a prouvé qu'il ne faut pas forcément être un grand nom dans le milieu pour sortir une équipe du gouffre. Il est vrai que ce n'est pas encore gagné pour le jeune entraîneur stadiste, mais il a le mérite d'y croire et surtout de vouloir. Une détermination qu'il a su transmettre à ses joueurs. C'est déjà un bon début.