Les 16 députés de l'Union patriotique libre retirent leur «soutien à la coalition au pouvoir». En attendant le samedi 24 octobre, les trois ministres upélistes pourraient quitter le gouvernement Essid Il semble que l'Union patriotique libre (UPL), dirigée par Slim Riahi et disposant de 16 députés au sein de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), a pris la décision de se retirer du gouvernement Essid ou d'y rester à la faveur de la rencontre que le parti tiendra, samedi prochain, avec le chef du gouvernement. Jamel Tlili, membre du bureau exécutif du parti, chargé des politiques, confie à La Presse : «La réunion du bureau politique prévue ce soir (hier soir) va avaliser, en principe, la décision annoncée au palais du Bardo par notre groupe parlementaire consistant en la suspension de leur soutien à la coalition au pouvoir. Nous ne pouvons plus accepter la marginalisation dont notre parti fait l'objet de la part du gouvernement et nos militants, dans les régions nous pressent pour réagir face à ce qu'ils appellent un déni d'existence pratiqué à l'encontre du parti que les élections législatives du 26 octobre 2014 ont propulsé au rang de 3e force politique du pays derrière Nida Tounès et Ennahdha. Qu'il s'agisse des nominations des gouverneurs ou des délégués, nos propositions sont restées lettre morte et nos candidats ont été superbement ignorés». Il ajoute : «Au sein de l'UPL, nous ne voulons plus des promesses qui restent sans lendemain. Nous voulons des actions concrètes et précises. Malheureusement, le chef du gouvernement n'est pas en train d'accorder à notre parti la place qu'il mérite. Et même nos ministres sont pratiquement empêchés d'accomplir leurs fonctions sur la base des choix de notre parti et des consensus convenus pour que l'UPL fasse partie du gouvernement Essid». Pour revenir au coup d'éclat provoqué hier matin à l'ARP par le députés de l'UPL, il souligne : «Ce n'était pas une surprise. C'était une décision programmée au niveau de la direction du parti. Nous attendons maintenant comment va réagir le chef du gouvernement à nos demandes». S'agit-il d'un ultimatum lancé à Habib Essid au bout duquel il pourrait voir les ministres upélistes claquer la porte et rejoindre le ministre démissionnaire Lazhar Akremi et le ministre démissionné Mohamed Salah Ben Issa ? Mohsen Hassen, chef du groupe parlementaire upéliste et vice-président du parti, développe pour le moment un discours modéré en soulignant sur une radio privée : «L'UPL doit occuper la place qui lui revient sur l'échiquier politique. Nous avons soutenu le gouvernement et ses choix. Nos points de vue doivent être pris en considération. Il se trouve que les dernières nominations ont fait déborder le vase et nous ne pouvons plus contenir la colère de nos bases». La balle est maintenant dans le camp de Habib Essid, chef du gouvernement, qui aurait promis aux responsables d'Afek Tounès, aux dires de Rym Mahjoub, de revoir à «la hausse la part qui sera accordée au parti parmi les quatre-vingts délégués qui seront nommés dans les jours à venir».