Les dix membres de l'académie Goncourt ont annoncé mardi après-midi au musée du Bardo les quatre titres en lice pour le prestigieux prix. Les quatre titres en lice sont: «Titus n'aimait pas Bérénice» de Nathalie Azoulai, «Boussole» de Mathias Enard, «Les prépondérants» de Hedi Kaddour et «Ce pays qui te ressemble» de Tobie Nathan C'est vers le coup de 13h00 que les membres de l'académie Goncourt ont déposé mardi une gerbe de fleurs à l'entrée du musée du Bardo sous la stèle où sont inscrits les noms des victimes de l'acte terroriste qui a visé les lieux. Bernard Pivot à la tête de ce groupe a déclaré : «Dans ce lieux où la tyrannie s'est exprimée de la manière la plus violente, nous venons déposer cette gerbe en tant que symbole des valeurs de la démocratie. Nous sommes là aujourd'hui pour décerner un prix Goncourt symbolique pour tous ceux qui, à côté de la langue arabe, utilisent la langue française pour exprimer les valeurs culturelles et démocratiques de la Tunisie». Un court discours qui sera suivi d'une minute de silence avant la déclaration de la dernière liste des livres qui concourent pour le Goncourt en présence de la ministre de la Culture tunisienne, Mme Latifa Lakhdar. Les quatre titres en lice sont : «Titus n'aimait pas Bérénice» de Nathalie Azoulai, «Bousssole» de Mathias Enard, «Les prépondérants» de Hedi Kaddour et «Ce pays qui te ressemble» de Tobie Nathan. Bernard Pivot (président), Pierre Assouline, Tahar Ben Jelloun, Françoise Chandernagor, Paule Constant, Régis Debray, Didier Decoin et Marie Dabadie ont fait le déplacement à Tunis avant d'annoncer le 3 novembre prochain l'heureux élu à Paris. À cette occasion, l'Institut français de Tunisie, avec l'appui de l'Académie Goncourt, soutient la création à Tunis d'un prix «Liste Goncourt : le choix de la Tunisie». Le principe est de créer un jury composé de lycéens, d'étudiants et de lecteurs francophones pour procéder à la sélection d'un ouvrage parmi les quatre titres de la 3e sélection de l'académie Goncourt, annoncée le 27 octobre à Tunis. L'annonce de ce «Choix de la Tunisie» se fera en décembre 2015. L'ambition est de créer un prix littéraire pérenne, et par conséquent d'encourager la lecture, la circulation de la littérature francophone contemporaine et des auteurs en Tunisie, l'esprit de dialogue et le débat public. Au-delà de ce prix symbolique, le lauréat du prix «Liste Goncourt: Le choix de la Tunisie 2015» sera invité à Tunis en 2016 et son ouvrage traduit en langue arabe. Une liste de 180 votants tunisiens a été fixée. «Ces jeunes vont lire ces livres et décerner leur propre prix, dit Didier Decoin, et pour nous c'est très important de connaître la sensibilité du jeune public face à ces livres. Nous avons effectué cette expérience en Pologne, en Italie, au Liban et aujourd'hui en Tunisie». Pour sa part, Tahar Ben Jelloun nous déclarera : «Par ma présence aujourd'hui au musée du Bardo je veux exprimer ma solidarité active contre tout acte de terrorisme. Le fait que le vote, qui est l'une des expressions de la démocratie, ait lieu aujourd'hui au musée du Bardo est un geste très symbolique».