Lancée officiellement le 16 octobre 2015, Tunisia Africa Business Council (Tabc) est une organisation non gouvernementale, créée dans le but d'établir une plateforme favorable à une mutualisation des ressources, une capitalisation des connaissances et une meilleure coopération Sud-Sud, selon son président, M. Bassem Loukil. 1) Avec chaque nouvelle initiative qui prend forme, des questionnements se posent sur la pertinence de ses objectifs. Vous avez résumé les objectifs de Tabc dans «la mise en place d'une nouvelle vision de la Tunisie sur le continent africain». Croyez-vous vraiment en l'Afrique et la capacité des entreprises tunisiennes à se tailler une place sur ces marchés ? Nous sommes convaincus plus que jamais que l'Afrique est la meilleure issue pour relancer nos exportations dans cette conjoncture extrêmement difficile à l'échelle mondiale. Plusieurs marchés africains partagent les mêmes traditions, les mêmes caractéristiques et exigences pour pas mal de produits et services que les sociétés tunisiennes fournissent déjà et, par conséquent, il est beaucoup plus facile d'y accéder et réussir avec de la persévérance et un bon accompagnement de la part de Tabc. Les résultats peuvent être ressentis dans l'immédiat. 2) Pouvez-vous nous détailler la stratégie adoptée pour réaliser les objectifs annoncés ? (Filières/ Marchés/ Partenariats/...) La première des choses est d'identifier les pays clés qui s'identifient aux sociétés tunisiennes et qui comptent de vraies opportunités de croissance. Sur ces pays, nous allons présenter à nos membres les secteurs qui présentent le plus grand nombre d'opportunités de marché pour leurs produits et services avec des études de marché bien faites et des listes de contacts et partenaires potentiels concrètes pour leur faciliter l'accès à ces marchés. Inutile de disperser leurs énergies et leurs budgets de prospection sur des marchés à faible potentiel ou accès difficile. Tous nos réseaux de connaissance (privés et institutionnels) seront mis à la disposition de nos membres grâce à l'expérience de plus de 25 ans de la plupart des membres fondateurs sur le continent africain. 3) La promotion des investissements et des échanges commerciaux est largement tributaire des efforts consentis sur les plans financier, logistique, diplomatique et autres, dans lesquels la Tunisie accuse un retard par rapport à d'autres pays comparables. Dans quelle mesure le Tabc pourrait-il contribuer à la réduction de ces gaps ? Notre rôle va consister à influencer et pousser la politique étrangère vers le renforcement de la présence de la Tunisie sur certains marchés clés compatibles avec les orientations et capacités de l'économie tunisienne. Il faut que nous menions en permanence des actions de sensibilisation auprès des banques tunisiennes pour se développer sur l'Afrique via des partenariats avec des banques internationales ayant une ambition africaine et présenter la Tunisie comme une plateforme pour l'Afrique auprès des pays asiatiques, de l'Europe du Nord et pourquoi pas la Russie. Il faut sortir du cadre du partenariat traditionnel car le Maroc et la Turquie se sont déjà imposés sur plusieurs marchés et ont une longueur d'avance sur nous. Nous devons convaincre Tunisair pour revoir ses priorités sur l'Afrique et orienter ses vols sur les marchés qui nous intéressent et qui peuvent ouvrir la voie à un vrai développement économique sur l'Afrique.