Le nouvel imam empêché de prononcer le prêche du vendredi Le juge d'instruction près le Tribunal de première instance de Sfax a décidé, jeudi, la libération des cinq gardés à vue soupçonnés d'implication dans l'affaire de la mosquée Sidi Lakhmi. Accusés de malversation, les cinq gardés à vue sont l'imam destitué Ridha Jaouadi, l'imam Al-Khoms, le chef d'une agence bancaire ainsi que le trésorier et le trésorier adjoint de la mosquée. Selon Me Fathi Laâyouni, membre du comité de défense, «la décision du juge d'instruction était pertinente et juste». «Le dossier de l'affaire ne repose sur aucune preuve ou argument concret», a-t-il dit. Le dossier de l'affaire restera ouvert jusqu'à la fin de l'enquête sur le mode de collecte des fonds par le comité de gestion de la mosquée Sidi Lakhmi. Peu après sa libération, Ridha Jaouadi a appelé ses sympathisants à être une force de construction au sein de la société et à bannir la violence et le chaos. Il les a, également, mis en garde contre tous ceux qui cherchent à les enliser dans les foyers de tension. Par ailleurs, les sympathisants de Ridha Jaouadi ont empêché, de nouveau, l'imam de la mosquée Sidi Lakhmi de prononcer le prêche du vendredi. Ils ont obligé le nouvel imam Mimoun Karay, désigné par le ministère des Affaires religieuses, en remplacement de l'imam révoqué Ridha Jaouadi, à descendre de la tribune, en provoquant un grand brouhaha, ce qui a contraint plusieurs fidèles à quitter la mosquée. Les sympathisants de Jaouadi sont restés dans la mosquée et ont accompli la prière du Dohr, a constaté le correspondant de la TAP. De brèves altercations ont eu lieu devant l'esplanade de la mosquée entre les sympathisants de Jaouadi et les autres fidèles qui se sont dispersés avant que les forces de l'ordre déployées aux alentours de la mosquée n'interviennent, a observé le correspondant de la TAP. Le secrétaire général de l'Organisation tunisienne du travail (OTT), Lassaâd Abid, a déclaré aux médias que son organisation œuvrera pour le retour de Jaouadi et de tous les imams révoqués qui, selon lui, sont connus pour leur modération et leur rejet du terrorisme et des mouvements takfiristes. L'OTT saisira également le Tribunal administratif et déposera une plainte auprès de l'Organisation internationale du travail pour contester les décisions de révocation, a-t-il ajouté.