Les barrages tunisiens en chiffres    Briquet ou drone ? La vérité suspendue    Alerte météo : pluies intenses, grêle et rafales à plus de 70 km/h attendues dans plusieurs régions    Tunis : reprise demain de la ligne de métro n°3 entre Barcelone et Ibn Khaldoun    De l'Aouina à La Goulette, la mairie ne fait plus son travail    Tunisie : 5 millions de dinars pour redonner vie à l'Institut Bab Jedid à Sousse    Grèce : séisme de magnitude 5,3, fortement ressenti à Athènes    Francesca Albanese et Mandla Mandela saluent la Flottille mondiale Soumoud au départ de Tunis    Qualifications Mondial 2026 – 8e journée Guinée équatoriale-Tunisie (0-1) : Bonjour la Coupe du monde !    Après une rencontre avec Noureddine Taboubi, l'UGTT propose Francesca Albanese au prix Nobel de la paix    Le prince Fayçal Ben Farhan en visite à Tunis pour renforcer la coopération tuniso-saoudienne    Décès de Habib Doghri, ancien président de la JCI    Tunisie : une jeune Algérienne de 15 ans meurt noyée à Gabès    À partir de demain : les emplois du temps des élèves disponibles en ligne    Abdeljalil Heni : le gouvernement combat la hausse des prix avec des moyens dépassés    Dix penseurs du XXIe siècle pour décrypter le monde contemporain    Incendie du navire Soumoud : la Garde nationale dément toute implication d'un drone    Rentrée scolaire : Le Président exige des résultats concrets    Banque centrale et finances publiques : Saïed insiste sur la transparence    La Garde nationale dément toute attaque de drone à Sidi Bou Saïd    Sidi Bou Saïd - Une attaque ciblant une embarcation de la flottille Al-Soumoud    Amendes, Conseil des régions et des districts…Les 5 infos de la journée    La Tunisie décroche son billet pour le Mondial 2026    L'UBCI dévoile son nouveau rapport RSE et confirme son rôle de banque pionnière engagée dans le développement durable et la responsabilité citoyenne    France - Un vote historique : François Bayrou contraint à la démission    La Tunisie qualifiée pour la Coupe du Monde 2026 après un but décisif à la 94e minute    La Tunisie accueille son premier investissement chinois dans les câbles automobiles    Achèvement du projet de l'autoroute Tunis – Jelma en 2027    Hazem mastouri ou l'age de la maturité : Un buteur hors pair    Les Rencontres Internationales de la Photographie de Ghar El Melh font leur grand retour    Météo en Tunisie : températures en hausse, précipitations attendues    Toutes les chaînes pour suivre le match des Aigles de Carthage    12 000 tonnes de pommes de terre stockées en prévision de l'automne    Jendouba : le WWF s'engage pour sauver la tourbière de Dar Fatma    Amendes sur le domaine public routier : le ministère de l'Equipement détaille les modalités de paiement    IT Business School : former les talents de demain et bâtir l'Afrique entrepreneuriale    London Film Festival 2025 : deux films tunisiens en sélection, Dhafer Labidine à l'affiche d'un film palestinien    Nouveau séisme inquiète la population    La dépendance stratégique de l'Occident aux terres rares chinoises: Enjeux géopolitiques et perspectives    Kaouther Ben Hania décroche le Lion d'argent à la Mostra de Venise    « La Voix de Hind Rajab » bouleverse Venise et rafle six prix parallèles    Les funérailles de Mohamed Hajj Slimane auront lieu samedi à Gammarth    Violences dans les stades : le gouvernement muscle son jeu, le Parlement sur la touche ?    Arrivée ce soir en Tunisie du corps d'Abdelkader Dhibi, tué par la police en France    La Maison des Arts du Belvédère et Art Cot organisent l'exposition "Big moments" du 06 au 20 septembre 2025    Le designer tunisien Hassene Jeljeli illumine la Paris Design Week 2025    Les pays les plus chers pour les expatriés en 2025    la destination la moins chère pour les expatriés en 2025    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Fatma Boussaha : toute la vérité Par Khaled Tébourbi
Contrepoint
Publié dans La Presse de Tunisie le 03 - 11 - 2015

La maladie, hélas, a finalement eu raison de Fatma Boussaha. Paix à son âme, à un moment, lorsque ses collègues l'ont célébrée à «Carthage», on l'avait crue hors de danger. On va, peut-être, en choquer certains, mais cet hommage du Théâtre romain nous a paru d'un goût douteux. On ne met la sincérité de personne en cause, mais connaître la fatalité d'un mal et (presque) «inhumer» le malade de son vivant prêtait, sûrement, à «brouille». Et ce fut le cas. Aussitôt fait, aussitôt ont surgi les «suspicions». Piteux tollé.
Les évocations posthumes de Fatma Boussaha n'inspirent pas trop de «débats» en revanche. Toutes, pratiquement, se sont limitées à la grande popularité de la chanteuse et à ses titres les plus connus.
Fatma Boussaha ne se réduisait, évidemment, pas à des succès d'audience et à quelques chansons à succès.
On oublie, par exemple, qu'avant, bien avant, de se consacrer à la variété populaire, elle fit partie, début 80, à quarante ans, de la chorale et du ballet de Ismaïl Hattab. Détail importantissime, car c'est très probablement à cette période tardive que la voix de Boussaha a pu parfaire sa force et son talent.
Autre chose : la chanteuse est originaire de Zaghouan ; cette partie du nord-est de la Tunisie, dans le prolongement du Tunis urbain et de sa lointaine périphérie, est davantage connue pour sa musique spirituelle (la Azzouzia) que pour des traditions de «malhoun» ou de «salhi». D'où l'on peut déduire que le chant «bédouin» hérité et pratiqué plus tard par la soliste Fatma Boussaha était, pour l'essentiel, directement hérité du répertoire traditionnel du Sahel et du Centre, fief et berceau du maître Ismaïl Hattab.
On oublie, par-dessus tout, que le formidable passage de Fatma Boussaha à «Nouba» en 1990 (à près de 50 ans!) à «Carthage», puis à Médenine, puis à Paris, elle le dut, uniquement, à un fulgurant et subtilement complexe «aroubi» (jawali, si l'on ne s'abuse) fort répandu dans le Sud saharien. Le «noyau dur» de l'itinéraire de la chanteuse était, donc, basé sur le chant classique des régions. Ce chant si ardu, au découpage asymétrique, aux notes impossibles et à l'intonation altière, dont Mourad Sakli raconte (étude en date de 2009-2010) «qu'il fut interdit à la cour des beys parce que les chanteurs influents de la capitale se découvraient inaptes à l'interpréter».
La Boussaha de «Nouba», la disciple de Ismaïl Hattab, était de ce calibre, touchait à ces hauts registres. Et, ce n'est nullement faire offense à sa mémoire (ni ne l'était avant) que de regretter qu'elle ait choisi, un jour, de plonger dans le «mezoued»bon marché. Fatma Boussaha aimait à le rappeler :elle a beaucoup trimé «chemin faisant», «tôt ou tard, elle se devait de gagner sa vie en faisant, simplement, son métier».
Des regrets, pardon, encore, d'en faire l'aveu, mais à l'heure des séparations, à l'heure des bilans, l'Art ne s'accomode que de vérité. De toute la vérité.
Ce que fut la vérité artistique de Fatma Boussaha ?
Un génie vocal vite mis «en réserve», vite «bradé» ; et deux décennies de «triomphe» pour «Ammi echifour» et autres du même acabit.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.