«Tout d'abord, replaçons le sujet dans son contexte. Le nouveau règlement sur la collaboration avec les intermédiaires a remplacé le règlement des agents de joueurs de la FIFA, à la suite de l'approbation, par le dernier Congrès de la FIFA, de plusieurs amendements nécessaires aux statuts et au règlement d'application des statuts de l'instance suprême du football international. Ce nouveau règlement qui introduit une nouvelle approche basée sur le concept d'intermédiaires a été préalablement approuvé par le comité exécutif de la FIFA. On parle, désormais, de collaboration avec les intermédiaires (réforme du système des agents de joueurs). Cette réforme en profondeur du système d'agents de joueurs répond à des impératifs de clarté (distinction). Car plusieurs lacunes avaient été identifiées eu égard au système d'octroi de licences établi par la FIFA : transferts conclus souvent pas transparents et non vérifiables. Confusion des genres entre représentants de clubs et agents de joueurs, quant à leurs obligations financières. Ainsi, tout a été revu et corrigé (sans pour autant qu'il y ait jurisprudence). Dans cette ligne droite, le nouveau système ne régule pas l'accès à l'activité, mais fournit un cadre permettant un contrôle et une supervision plus strictes des transactions liées aux transferts de joueurs professionnels, et ce, à des fins de transparence. L'objectif est de fournir aux joueurs et aux clubs l'opportunité de choisir une partie qu'ils souhaitent engager en tant qu'intermédiaire, si tant est que cette partie satisfasse à certains critères, se conforme aux standards de meilleures pratiques et respecte certains principes clés. Ces derniers sont en rapport avec la transparence (publication, régulation), paiement des frais d'intermédiaire, les conflits d'intérêts (divulgation par écrit de tout conflit d'intérêts), et enfin, la protection des mineurs (absence de commission pour l'intermédiaire si le joueur concerné est mineur)». «Voilà pour le côté formel, chapitre pratique, quand on exerce ce métier, il faut respecter ses engagements. Un intermédiaire ou agent de club, de joueur, d'entraîneur ou même agent de match, veille aux intérêts de ces mandants dans le cadre strict de la réglementation en vigueur. Il peut relayer différentes requêtes selon la situation à laquelle il est confronté. Après l'établissement du contrat de médiation, il agit selon les critères établis. Ainsi, l'agent agréé est signataire du contrat pour lequel il a été sollicité» (le cas de George Leekens où la FTF a demandé à notre interlocuteur de lui dénicher un entraîneur national ayant un profil précis). Et à Abdelbasset Chebbi d'enchaîner sur les catégories de personnes pour lequels il agit: «Pour les jeunes, c'est un peu différent, puisqu'il s'agit surtout de les protéger. Là, on parle de plan de carrière et on ne manque pas de préparer leur reconversion (prévenir vaut mieux que guérir). Aussi, volet jeunes, le champ d'action est plus vaste. Un agent doit forcément connaître le football sur le bout des doigts. C'est pour cela que des conseils permanents doivent être fournis aux jeunes pousses. Car en Tunisie, à titre d'exemple, les champions de demain, aussi doués et prometteurs soient-ils, manquent de formation à la base. Ils ont besoin de travail spécifique avant tout (complément de formation). Du point de vue réglementation, l'on doit leur inculquer certains préceptes juridiques. Connaître la loi (que l'on n'est pas censé ignorer), décortiquer les clauses et lire entre les lignes. Cela peut éviter bien des désagréments. En tant que président de l'Association tunisienne des agents de joueurs, nous veillerons à la l'évolution du métier en nous conformant aux règlements Fifa de collaboration avec les intermédiaires sportifs. Les standards y afférents sont à assimiler et à prendre en compte de manière sérieuse. Le projet va d'ailleurs être présenté à la FTF (bureau fédéral). Le but ultime est de régir le secteur et d'harmoniser son action avec les différents intervenants dans le champ footballistique». Pour clore ce riche tour d'horizon, Abdelbasset Chebbi a bien voulu nous donner quelques noms de ces différents protégés d'hier et d'aujourd'hui: « Sami Nefzi, Emmanuel Clottey, Chamsedinne Dhaouadi, Seifedinne Jaziri, Aymen Ben Amor, Borhen Ghanem, Khaled Korbi, Maher Ameur et Zouheir Dhaouadi (dont il s'est récemment occupé de la résiliation de son contrat avec le CA). Une large palette de compétiteurs auxquels l'on doit fournir des conseils et une assistance juridique pour les protéger face à un éventuel imbroglio juridique».