Le onze national des locaux espère renouer avec le feu sacré de sa campagne 2011 qu'il avait remportée au Soudan L'année 2016 va débuter par une importante échéance pour le football tunisien qui doit négocier du 16 janvier au 7 février prochains, au pays des mille collines, la 4e édition du championnat d'Afrique des nations réservé aux joueurs locaux. Les Aigles de Carthage auront de la sorte la latitude de renouer avec une compétition qu'ils avaient remportée en 2011 au Soudan, dans la foulée de la Révolution, et à laquelle ils avaient manqué la dernière édition 2014 revenue à la Libye en terre sud-africaine. Cette fois, le tenant ne sera pas là dans un tournoi très ouvert où la hiérarchie reste difficile à établir s'agissant d'une compétition où les joueurs expatriés sont interdits. Par conséquent, il faut vraiment nuancer toute réflexion inhérente aux chances des uns et des autres. La Tunisie a été versée dans le groupe «C» au terme du tirage au sort effectué dimanche soir dans un hôtel de Kigali. Elle sera opposée au Niger, à la Guinée et au Nigeria. A première vue, les profanes vont trouver ce tirage très délicat en pensant aux ressources du foot guinéen, et surtout nigérian. Toutefois, ce faisant, on oublie un élément de tout premier ordre, à savoir le dénuement quasi total du championnat local dans ces deux pays quand on sait que les meilleurs produits vont chercher fortune hors de leurs pays. D'ailleurs, les performances des clubs dans les compétitions africaines en disent long sur un vivier vidé de ses ressources vives par la grande transhumance des professionnels qui préfèrent aller monnayer leur talent en Europe, dans le Golfe et même en Afrique du Nord. Par conséquent, les hommes de Henri Kasperczak ont toutes leurs chances, le prochain hiver du côté des grands lacs à condition de monter en puissance et de montrer toute autre chose que la pâle copie des éliminatoires dans leurs deux phases : à Casa, en juin, puis à Radès, le mois dernier. Ils auront de surcroît l'avantage d'évoluer dans la deuxième poule domiciliée dans la capitale Kigali (à côté du groupe «A» dont la tête de série n'est autre que le pays organisateur, le Rwanda). D'ailleurs, comparaison faite avec ce dernier groupe, la Tunisie doit s'estimer heureuse puisque les Rwandais ont hérité du Gabon, du Maroc et de la Côte d'Ivoire dans ce qui ressemble au «groupe de la mort». Kigali, un avantage Dans un pays rarement connu pour organiser un événement continental d'une telle importance, le fait de s'installer dans la capitale pose beaucoup moins de difficultés en matière de conditions de séjour, de moyens de déplacement, de terrains d'entraînement..., soit la fameuse logistique. Voici par ailleurs la composition des quatre poules : Groupe A : Rwanda, Gabon, Maroc, Côte d'Ivoire Groupe B : République démocratique du Congo, Angola, Cameroun, Ethiopie Groupe C : Tunisie, Nigeria, Niger, Guinée Groupe D : Zimbabwe, Mali, Ouganda, Zambie Au cœur de l'Afrique centrale, la campagne du CHAN ressemblera à s'y méprendre à une sorte de rédemption si le team national veut vraiment se réconcilier avec son public. Et pourquoi pas pousser l'ambition jusqu'à rééditer l'exploit d'il y a cinq ans au Soudan.