Déjà sous pression depuis un bon mois, Jouili rend le tablier. «Pour le bien du club», dit-il Tout allait pour le mieux chez les «Bleus» depuis le début de saison. Une première place avec 21 points, soit sept victoires et une seule défaite, et une sérieuse option pour jouer le play-off. Derrière ce bilan très flatteur se trouve un technicien bosseur et ambitieux, en l'occurrence Samir Jouili, qui a mis en place, depuis son arrivée, une stratégie visant à bâtir une équipe solide, capable, en cas de retour en Ligue 1, de rivaliser avec les grands grâce à de jeunes joueurs pétris de qualités. Un projet qui pourrait être court-circuité, notamment après la décision de son initiateur de se retirer de son propre gré juste à l'issue de la septième victoire de l'USM, dimanche dernier à Djerba (1-0), faute de conditions de travail favorables. Il faut dire que le torchon brûle entre Jouili et son comité depuis déjà un mois à l'issue de la désignation de l'entraîneur-adjoint, S. Belhaj Youssef, et de l'entraîneur des gardiens, R. Achour. Un choix que le coach usémiste n'a pas du tout apprécié, qualifiant cette décision de pure ingérence dans ses affaires techniques. Pis encore, les interventions récurrentes du premier coordinateur et bailleur de fonds, Znaïti, pour imposer son fils Y. Znaïti dans la formation rentrante, n'a fait que détériorer la situation. Et Jouili de rendre le tablier avec beaucoup d'amertume. «Il est impossible de continuer à travailler dans des conditions déplorables car je ne me sens pas libre dans mes choix techniques. L'ingérence de quelques membres du comité dans mon travail est devenue un casse-tête ces dernières semaines. Il devient impossible de gérer l'équipe de cette façon. Dommage, car le groupe a bien progressé. Faute de soutien du "comité", j'ai décidé de laisser tomber mon projet avec beaucoup de regrets pour tenter une expérience ailleurs. Je suis un professionnel et je ne peux pas être influencé par quiconque dans mon travail», a-t-il expliqué. En attendant la réaction du comité à la décision de Jouili, qui n'a rien jusque-là d'officiel, ce dernier a annoncé solennellement, à l'issue du match de Djerba, qu'il tentera une nouvelle expérience avec le nouveau promu, l'OSB, sans entraîneur depuis le limogeage de Thabet pour mauvais résultats. Jouili entamera son travail a priori ce mardi. Toutefois, avant cette échéance, il devrait discuter avec son comité, en vue d'un éventuel divorce à l'amiable puisqu'il est sous contrat, comme l'a précisé Besbès, vice-président et porte-parole de l'USM : «Nous ne sommes pas au courant de la décision de Jouili... Il ne nous a pas informés, il était avec nous sur le banc à Djerba et tout a bien marché puisque l'équipe a décroché sa septième victoire depuis le début de saison. Une réunion devrait se tenir avec l'intéressé pour discuter de sa décision-surprise. Toutefois, il est lié par contrat avec l'USM. La décision de partir ou non revient en premier lieu au comité directeur. L'USM est plus grande que Jouili, appelé à nous convaincre par sa décision à mon avis guère fondée», a-t-il conclu. En attendant le dénouement de l'affaire, la décision de Jouili provoque des avis mitigés auprès des supporters, il faut l'avouer, surpris par l'attitude du coach usémiste au moment où l'équipe prenait son envol pour retrouver au plus vite sa place parmi l'élite.