Les Etoilés sont si proches du but, mais ils savent pertinemment qu'ils doivent souffrir face à un adversaire capable de tous les exploits hors de ses bases Hormis Balbouli et Jemal qui faisaient partie de l'épopée de 2007, leurs autres coéquipiers sont parfaitement conscients qu'ils seront cet après-midi face à une occasion historique non seulement pour marquer de leur empreinte le vécu de leur club, mais aussi pour donner une dimension valorisante à leur parcours footballistique et leurs futures orientations de carrière. D'autant que la finale de cet après-midi sera fortement médiatisée et verra en outre la présence d'une pléiade imposante de recruteurs européens dans les tribunes. Mais pour réaliser ces objectifs et gagner ainsi ce titre de la coupe de la CAF qui fuit l'ESS depuis 2006, ils savent également qu'il va falloir faire preuve de hargne, de lucidité et de grande application, face à un adversaire coriace, auteur d'exploits à répétition quand il opère à l'extérieur, donc loin de se présenter dans la peau d'une victime expiatoire. L'autre facteur contextuel qui conditionne la rencontre décisive de tout à l'heure et l'état d'esprit qui anime les coéquipiers de Jemal, c'est sans aucun doute les événements dramatiques du 24 novembre dernier. En effet, les Etoilés sont grandement et unanimement déterminés à n'épargner aucun effort pour redonner du baume au cœur des Sahéliens et aux Tunisiens d'une manière générale dans cet environnement géopolitique extrêmement pesant, en remportant ce trophée tant convoité, couronnant ainsi un parcours époustouflant où ils ont eu le mérite de surclasser les ténors du football africain, tels que l'EST, le Raja de Casablanca, Al Ahly et Ezzamalek. L'équation confiance-méfiance Tel est le mot d'ordre véhiculé avec insistance dans le giron du club sahélien avec toutes ses composantes : joueurs, staff technique et encadrement administratif. Ceci malgré le résultat prometteur du match aller. Justement, tout le monde est unanime pour dire que les Sud-Africains regorgent de talents et d'arguments qui leur ont permis de ramener des qualifications, voire des exploits hors de leurs bases face à des adversaires réputés pour être intraitables dans leurs fiefs. «Il ne faut pas oublier que les Sud-Africains ont surclassé l'EST à domicile en Ligue des champions, avant de réaliser l'exploit d'éliminer la grande équipe d'Al Ahly au Caire, en lui plantant de surcroît 4 buts. C'est une équipe technique, rapide et qui joue très bien à l'extérieur. Mais, je dois avouer qu'on s'est minutieusement préparé au moindre détail pour prendre le dessus sur cette coriace formation d'Orlando Pirates malgré les absences de Ben Amor et Abderrazak». Faouzi Benzarti, lui aussi, a adhéré parfaitement au raisonnement de son adjoint : «C'est une équipe technique qui excelle par ses contres rapides grâce à la vélocité de ses attaquants et leur transition fluide. Si nous jouons sur notre vraie valeur et avec le même état d'esprit du match aller, nous aurons certainement le dernier mot». Le héros de la première manche à Johannesburg, Ammar Jemal, sur un ton pleinement confiant, a déclaré : «Il est vrai que notre adversaire est de taille, mais nous avons les ressources nécessaires pour le surclasser et remporter un titre amplement mérité après notre parcours remarquable dans cette épreuve. De plus, l'histoire a montré que jouer au stade olympique de Sousse requiert toujours ce caractère inaccessible pour nos adversaires». Black-out total Afin de conférer à la préparation de l'équipe un climat de concentration optimal, Faouzi Benzarti a décrété un véritable black-out dans le camp d'entraînement des Etoilés au point de devenir sans aucune exagération un «bunker» hermétique. De plus, le tandem Houcine Jenayeh-Zied Jaziri a imposé aux coéquipiers de Bounedjeh une ferme recommandation de ne pas accorder d'interviews aux médias, hormis cette désolante soi-disant conférence de presse organisée sur la pointe des pieds, faite à l'attention de certains organes médiatiques audiovisuels. Du coup, cette dose d'isolement et de concentration renforcée a fini par donner lieu à une fébrilité manifeste de la part de l'entourage de l'équipe. Rentrée de Balbouli et Tej La formation de l'Etoile, qui foulera cet après-midi la pelouse du stade olympique de Sousse sera certes amoindrie de Ben Amor et Abderrazak, suspendus, enregistre, au grand bonheur du staff technique, le retour du capitaine Balbouli, totalement rétabli, mais aussi de Tej qui vient de purger sa suspension et dont le retour tombe à pic pour relever Ghazi Abderrazak sur le flanc gauche de la défense. Quant au remplaçant de Ben Amor, Aymen Trablesi et Mehdi Saâda sont en ballottage avec plus de chances pour ce dernier, d'après les échos qui nous sont parvenus du camp d'entraînement de l'équipe. Les 15.000 billets épuisés D'un commun accord entre le ministère de l'Intérieur et la FTF, 3.000 billets supplémentaires ont été accordés au public étoilé, en plus des 12.000 tickets initialement mis en vente. De ce fait, l'engouement des supporters sahéliens était tellement grandiose que les 15.000 tickets ont été écoulés en un temps record. Nul doute, la présence massive du public dans les gradins du Stade olympique de Sousse qui sont très proches de la pelouse donneront certainement des ailes aux coéquipiers de Lahmar, chose qui pourrait déstabiliser le rendement des protégés de Tinkler, qui a joué la finale de la CAN 96 face Imed Ben Younès, quelle coïncidence ! D'après les échos recueillis, plusieurs tableaux riches en symboles et en couleurs rendront hommage aux victimes de l'acte terroriste lâche, qui a touché une pléiade de la garde présidentielle, vont arborer les arènes du stade olympique de Sousse. Espérons que la fête sera totale, avec notamment l'espoir de voir Balbouli brandir ce fameux trophée de la coupe de la CAF, un fait qui fera beaucoup de bonheur à tout le monde en ces temps moroses. Bon vent, les gars, faites-nous plaisir ! Formation probable Balbouli, Naguez, Tej, Jemal, Boughattas, Kom, Lahmar, Brigui, Saâda (Trabelsi), Msakni, Bounedjeh.
