Les Cabistes ont forcé leur destin. Classés bons derniers à quatre journées de la fin de la compétition, les joueurs de Kaïs Yâacoubi ont joué, samedi dernier, un match décisif quant à leur survie en Ligue 1. Seule la victoire pouvait leur donner de l'espoir à s'y maintenir. Une telle situation, conjuguée à la pression qui pèse sur leurs épaules, les a poussés à se surpasser. En effet, encouragés par des supporters inconditionnels à partir des toits des maisons attenantes au Stade Ahmed-Bsiri, les Nordistes ont livré une belle prestation devant un adversaire difficile à manier, l'USM. Il y a un bon moment que l'on n'avait pas vu le CAB allier le résultat à la manière ! Et pourtant, en découvrant une formation très amoindrie au sein de laquelle manquaient Bousnina, Ben Frej, Yaken et Rjaïbi, tout le monde avait eu la peur au ventre. Seulement c'était mal connaître l'envie de se distinguer des jeunes Ben Zitoun, Elyès Dridi, Aâla Dridi, Yassine Kchok, Moheb Aouina et Sélim Jendoubi, la nouvelle vague «jaune et noir». Ils se sont donnés à fond, étalant leur talent, multipliant les efforts sans compter grâce à une condition physique irréprochable. Emmenés dans la «bataille» par les cadres de l'équipe, à savoir Youssofa, Kack, Sahraoui ou encore Ounalli, ils étaient impliqués dans toutes les actions dangereuses. La soif de jouer de ces jeunes , de se défoncer dans un terrain de football a eu raison d'une équipe monastirienne bien organisée et au jeu alerte à souhait. Sahraoui, homme du match Si la jeunesse se caractérise par la fraîcheur physique et la rage de vaincre, les cadres, eux, possèdent l'expérience qui fait la différence. Contre l'USM, ce mélange des qualités respectives a permis au CAB de pratiquer un joli football loin du jeu approximatif qu'on a constaté le plus clair du temps cette saison. On a vu des actions variées grâce au métier de Youssofa qui n'a cessé de distiller des passes lumineuses à ses coéquipiers de l'attaque. Véritable plaque tournante de l'équipe, il a aidé les latéraux Kchok et Elyès Dridi à effectuer des montées incessantes à droite et à gauche, véritable source de danger dans le camp adverse. Et ce n'est pas un hasard si le penalty provoqué par Sélim Jendoubi trouve son origine sur une action créée sur le côté gauche et le deuxième but sur un coup de pied à partir de la droite bien exécuté, repris de la tête par Sahraoui dans les filets. Toutefois, une mention spéciale à Sahraoui, justement, qui a été au four et au moulin, ne lésinant pas sur l'effort pour aider ses camarades de l'attaque. Il a failli ouvrir déjà le score en première mi-temps n'eût été le poteau gauche du gardien monastirien qui a repoussé le cuir. Ce n'était que partie remise, puisque c'est lui qui a marqué le but victorieux dans les derniers instants du match. Un succès mérité dû au volume de jeu développé 90 minutes durant. Rien n'est encore joué pour le maintien, le CAB est toujours relégable avec cette place d'avant-dernier; Il va falloir faire aussi contre l'ESM à Métlaoui la prochaine journée avant d'accueillir la JSK à Bizerte, et repartir à Tataouine pour l'ultime rencontre de la saison. Dur, dur d'être mal classé! L'espoir demeure toutefois permis.