C'est ce qui différencie l'Espérance des autres équipes. Au Parc Hassen-Belkhodja, on s'imprègne de la culture de la gagne dès le jeune âge. Et même les recrues sont averties d'entrée : quand on endosse le maillot «sang et or», c'est pour remporter des titres. C'est la tradition. On a beau critiquer Mouïne Chaâbani ces derniers mois, les deux titres qu'il vient de rafler lui donnent finalement raison : l'essentiel, ce n'est pas de plaire, mais d'être efficace sur le terrain et d'obtenir le résultat escompté. En moins d'un mois et sans perdre le moindre match depuis le début de la saison, le coach «sang et or» a remporté le titre de champion de Tunisie 2019-2020, à trois journées de la fin. Et a raflé dimanche soir son deuxième titre, avec la Supercoupe de Tunisie 2018-2019. En moins d'un mois donc, Mouïne Chaâbani a préservé deux titres : le championnat et la Supercoupe de Tunisie. Et ce n'est pas fini... La Coupe de Tunisie, en ligne de mire... S'il y a un titre qui a échappé à Mouïne Chaâbani depuis qu'il a pris les rênes de l'équipe en octobre 2018, c'est bel et bien la Coupe de Tunisie, sans compter la Supercoupe africaine. Demain, le technicien « sang et or » aura la chance de faire un pas pour se rattraper en essayant de se qualifier pour la finale de la Coupe de Tunisie. Pour ce faire, il faut passer le cap du CS Chebba, un adversaire qui s'est forgé une réputation d'être difficile à manier à domicile, même s'il en est à sa première saison parmi l'élite. S'il veut faire taire à jamais ses détracteurs, Chaâbani doit aller jusqu'au bout en Coupe de Tunisie et l'emporter. Il pourrait ainsi entamer la nouvelle saison, l'esprit tranquille, et travailler sur la reconstitution de l'équipe qui connaît la fin d'un cycle avec la perte du titre continental et le départ, aux deux derniers mercatos, des joueurs-cadres qui constituaient l'ossature de l'équipe. Efficace même au plus bas de sa forme La force de frappe de l'EST, c'est le réalisme qui caractérise sa prestation collective depuis l'élimination en quart de finale de la Ligue des champions par Ezzamalek le 6 mars dernier. Depuis cette élimination, Mouïne Chaâbani est constamment sous les feux de la critique. Même la prestation de l'équipe lors des matches amicaux disputés durant la phase de préparation n'a pas échappé aux critiques, parfois les plus virulentes. La pression est telle que l'équipe a fini par fléchir et sa prestation depuis la reprise de la compétition après le confinement a été peu convaincante la plupart du temps. Il faut avouer que même quand ses choix sont discutables, Mouïne Chaâbani a su dire les mots justes à ses joueurs qui lui ont renvoyé l'ascenseur. A titre d'exemple, Yassine Khénissi a marqué le but d'égalisation dans le temps additionnel contre l'ESS et Mohamed Ali Ben Hammouda a marqué le but de la victoire, toujours dans le temps additionnel, face à l'USM. Bref, quand la manière n'y est pas (et c'était souvent le cas ces dernières semaines) le résultat y était. Quand la chance vous sourit ! Dimanche soir, la chance a souri aux «Sang et Or» comme si elle récompensait leurs efforts fournis durant le match. Les camarades de Yassine Khénissi n'ont pas concrétisé leur domination par un but. Ils étaient récompensés, non pas par un coup de chance à la séance des tirs au but, mais deux. Une première fois quand Amri tira sur la transversale après qu'El Houni a fait de même et une deuxième fois quand Bakir rata le dernier tir. Une chose est sûre, chance ou pas, les Espérantistes, animés par la rage de vaincre car imprégnés de la culture de la gagne, étaient plus déterminés que leurs adversaires à remporter le trophée de la Supercoupe de Tunisie.