Le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, a parlé de la probabilité d'un remaniement ministériel dans les jours qui viennent. Il a assuré que son mouvement continuera à faire partie de la coalition au pouvoir. Il s'exprimait en marge de la réunion élective du groupe parlementaire d'Ennahdha. « Le groupe d'Ennahdha forme une partie de l'épine dorsale de la politique législative dans le pays, en plus de sa position au sein du mouvement », a-t-il déclaré. Rached Ghannouchi a mis l'accent sur l'importance de cette réunion consacrée au renouvellement de la direction du groupe parlementaire qui vient affirmer la volonté du parti de s'ouvrir sur les jeunes et les compétences féminines. Au sujet du Congrès du mouvement, Ghannouchi a précisé que la réunion élective du parti s'inscrit, justement, dans le cadre de la préparation de ces assises. Il a, sur un autre plan, relevé « une nette amélioration de la situation sécuritaire », malgré les derniers événements survenus dans le pays. Les capacités des forces sécuritaires et militaires s'améliorent de jour en jour, à la faveur des amis de la Tunisie, la Turquie en premier lieu, qui a fourni des aides au niveau sécuritaire et économique, a-t-il soutenu. Notons que le groupe parlementaire d'Ennahdha a tenu, hier, au Palais du Bardo, une réunion élective pour choisir son président et les membres qui le représenteront au sein des structures de l'ARP au cours de cette nouvelle session parlementaire. Quatre députés ont présenté leur candidature à la présidence du bloc. Il s'agit de Badreddine Abdelkefi, Sahbi Atig, Noureddine Bhiri et Yamina Zoghlami. Le groupe Ennahdha est composé de 69 députés, dont 27 femmes. A l'ouverture de la réunion, le président du parti, Rached Ghannouchi, a appelé les députés à lutter contre la bureaucratie qui entrave le développement. Il a, d'autre part, réclamé d'inclure la gouvernance locale dans le nouveau code électoral et de prévenir les tentatives visant à vider le chapitre 7 de la Constitution de son essence, notant que le Code électoral proposé ne traduit pas l'esprit de la Constitution. Rompre avec la dictature Il est inacceptable, a-t-il dit, de partager le pouvoir entre Carthage, La Kasbah et Le Bardo. Selon lui, il faut décentraliser le pouvoir afin de rompre avec la dictature. Rached Ghannouchi a tenu à saluer, à l'occasion, la politique de compromis suivie en Tunisie et couronnée par la récompense du prix Nobel de la paix. Il a, toutefois, critiqué les allusions faites dans les allocutions prononcées lors de la cérémonie de remise du Nobel de la paix sur le rôle du Dialogue national dans l'élimination des menaces qui pèsent sur la femme. Bien au contraire, Ennahdha est soucieux de protéger les femmes, de préserver et de renforcer leurs droits, a-t-il insisté. Il a, par ailleurs, ajouté que le groupe parlementaire d'Ennahdha représente l'épine dorsale du mouvement. C'est une des institutions dirigeantes du parti. Au cours de cette réunion, un hommage a été rendu au président de l'Assemblée des représentants du peuple, Mohamed Ennaceur, qui s'est vu attribuer une plaque portant le symbole du parti. Mohamed Ennaceur et les présidents des groupes parlementaires composant la coalition au pouvoir ont salué la discipline des députés d'Ennahdha et leur rigueur dans le travail.