Une commission dans laquelle sont représentés les ministères de la Santé, des Finances et du Commerce a été constituée pour proposer des solutions aux professionnels du secteur L'adoption de la loi de finances 2016 a été une pilule dure à avaler pour les pharmacies d'officine qui ont rejeté en bloc la disposition relative à l'instauration d'une TVA sur la vente des médicaments en gros et en détail. Ce sont les petites officines situées dans les zones rurales et dont le chiffre d'affaires n'est pas élevé qui risquent de souffrir le plus de cette nouvelle loi. Bien que les modalités d'application n'aient pas été clairement définies, toutes les officines qui vendent soit en gros ou en détail les médicaments devront, à partir de l'année prochaine, payer une TVA. Ce qui va, selon le communiqué officiel des pharmacies d'officine, se traduire par une réduction de 0,5% de la marge des pharmaciens grossistes et de 2% de celle des officines. Celles-ci refusent de supporter seules le poids de la TVA et reprochent à la nouvelle loi son manque d'équité dans la mesure où les patients qui achètent les médicaments ne sont pas concernés par la taxe, le prix de vente demeurant inchangé. Les petites officines qui ont déjà du mal à s'en sortir voient d'un mauvais œil cette nouvelle disposition qui va réduire une marge bénéficiaire déjà bien mince sans compter qu'elle va alourdir davantage les charges de chacun. «On demande aux pharmacies de recruter davantage et d'augmenter le salaire de leur personnel, note un préparateur exerçant dans une pharmacie de la capitale. Comment peuvent-elles le faire, alors que beaucoup croulent sous les charges et qu'elles ont du mal à s'en sortir? Cette disposition ne va que davantage les enfoncer dans la crise». Les pharmaciens s'étonnent, par ailleurs, de ne pas avoir été consultés lors de l'élaboration du projet de loi alors qu'ils sont les principaux concernés. Pour montrer qu'ils désapprouvent cette nouvelle disposition, les pharmaciens ont décidé de faire grève le 22 décembre. Afin de désamorcer la crise, Rached Garali, le secrétaire général du syndicat des pharmaciens d'officine, a rencontré en début de semaine le ministre de la Santé ainsi que des membres de l'ARP pour discuter d'une éventuelle issue à la crise qui secoue le secteur. Chargé de mission auprès du ministre de la Santé, le Dr Anis Klouz a souligné qu'une commission dans laquelle seront représentées les ministères de la Santé, des Finances et du Commerce sera constituée le plus rapidement possible pour discuter des solutions à envisager et qui pourraient éventuellement satisfaire les professionnels du secteur. Il se pourrait même que la grève prévue le 22 du mois par les officines soit annulée si toutes les parties concernées aboutissent cette semaine à un accord. Mais cela reste tributaire des résultats des négociations, a conclu le secrétaire général du syndicat des pharmaciens d'officine.