Vainqueur du 50 m et du 100 m dos, le Narbonnais a fait le doublé. Avec l'argent d'Ophélie-Cyrielle Etienne, sur le 800 m et avec le relais 4 x 200 m, et le bronze de l'inusable Hugues Duboscq, la France pointe toujours en tête du tableau des médailles avec 12 médailles dont 4 en or. On va se l'arracher ! Les filles raffolent déjà de sa petite gueule d'amour. Il a cette touche glamour en plus susceptible de faire rappliquer les publicitaires et de lui valoir pas mal de sollicitations loin des bassins. Mais, pour le moment, Camille Lacourt ne se rend pas vraiment compte et il s'en fiche. «Mes parents m'ont dit que ça "buzzait" un peu, ma mère m'a charrié. Mon pote m'a dit que les vacances seraient bonnes, je lui fait confiance ! Mais je ne pense absolument pas à tout ça, on verra en rentrant. Je veux profiter pleinement de ma semaine: elle est magique.» Le bon temps Titré sur 100 m mardi, le dossiste, compagnon de chambre du Denaisien Fabien Gilot, pote et partenaire d'entraînement à Marseille, a doublé la mise sur 50, avant- hier. Une course qu'il a de nouveau survolée (24''07), échouant à 3 centièmes du record du monde... « Même quand je repense à mon temps, sur 50 comme sur 100, je le trouve inaccessible ! Je me régale. Je ne réalise pas encore vraiment. Mais c'est à peu près le même bonheur que la première (course). » Cette éclosion subite, à 25 ans, à coups de dixièmes rabotés sur ses meilleurs temps, le double champion d'Europe l'explique simplement : «Je suis arrivé à maturité. J'avais le potentiel et tout s'est mis en place ces deux dernières années, avec ce groupe plein d'expérience, avec Fabien, tous les crawleurs, la touche de Romain (Barnier, son coach), le coach du dos aussi." «Il a une maturité tardive", renchérit Richard Martinez, son premier coach à Font-Romeu, radieux. Il lui a fallu le temps pour s'assagir et prendre conscience de certaines choses. Il a pris confiance dans ses capacités. C'est comme un volcan, ce n'est pas parce qu'on ne voit rien qu'il ne se passe rien. » Cette semaine, c'est l'éruption. Camille Lacourt a changé de dimension. Son équipementier va devoir revoir ses émoluments. Arena ne communique pas sur les chiffres, mais ce fou de fringues et de pompes toucherait environ... 5 000 euros annuels. « Il a un fixe qui évolue en fonction de son statut et des primes de résultats, explique Nicolas Préault, directeur général France. Avant le championnat d'Europe, il était un nageur français à fort potentiel international, il est champion d'Europe, son statut évolue...» Pas celui de l'équipe de France qui évolue au rythme d'un titre par jour. Avant- hier, c'était une journée à quatre médailles. Si Camille Muffat, favorite du 200 m 4 nages, a craqué sur son dernier 50 m en crawl au point de ne même pas monter sur le podium, ses collègues ont à leur tour fait des étincelles. Ophélie-Cyrielle Etienne, inattendue deuxième d'un 800 m qui n'est pas sa distance préférée, est même montée deux fois sur le podium. La jeune Alsacienne de 19 ans a remis ça une heure et demie plus tard avec un relais 4 x 200 NL rageur, juste battu à la touche par la Hongrie, dans ses eaux. « Je suis super contente de ces deux médailles, une individuelle, l'autre collective qui récompense une équipe féminine souvent passée à la trappe par rapport aux garçons.» On n'oubliera pas Hugues Duboscq. Encore. Le brasseur a pris le bronze « à l'arraché » sur 200 m après l'argent du 100. C'est sa douzième médaille internationale individuelle et il ne s'en lasse pas : «Le métier est rentré, je crois qu'on peut le dire!», sourit le Havrais. Il lui manque un or. Il l'attend demain au bout d'un relais 4 x 100 4 nages lancé par Lacourt. «Ce serait le bouquet final !».