Moncef Marzouki, le candidat malheureux à la présidentielle de décembre 2014 face au locataire actuel du Palais de Carthage, Béji Caïd Essebsi, aura mis une année presque jour pour jour, pour annoncer officiellement la création du parti politique qu'il aura à diriger durant les prochaines années et sous la bannière duquel il proposera aux Tunisiens dans les jours à venir un programme intitulé «Tunisie 2065», soit une feuille de route en prévision des 50 prochaines années. Le parti piloté par Moncef Marzouki s'appellera «Dynamique de la Tunisie de la volonté» (Harak Tounès Al Irada». Beaucoup de journalistes et de politologues ont traduit le terme «Harak» par mouvance quand Marzouki a parlé, fin décembre 2014, de la possibilité de la création d'une structure qui aura pour nom «Harak Chaâb Al Mouatinine». Sauf que les fondateurs du nouveau parti préfèrent le terme «dynamique» qu'ils estiment rendre mieux le sens de «Harak». Hier, au Palais des congrès à Tunis et devant plus de deux mille participants au meeting constitutif du nouveau parti, Moncef Marzouki a développé les thèses et les idées qui constituent, désormais, la marque déposée de son discours : «La révolution a été confisquée par les corrompus et les résidus de l'ancien système mais les révolutionnaires authentiques ne baisseront pas les bras et rectifieront le tir. La Tunisie sera gouvernée par la Constitution (Addoustour) et jamais par les destouriens. Au sein de ‘‘Harak Tounès Al Irada'', c'est le peuple qui parlera alors que les responsables écouteront». Autant de slogans et de petites phrases piquantes à l'adresse des nidaïstes qui prétendaient «disposer de quatre gouvernements prêts à gérer le pays et à créer 90.000 emplois et qui, aujourd'hui, se font la guerre et n'arrivent pas à s'entendre sur une direction qui gère leur parti». Ces petites phrases n'ont pas manqué de susciter les applaudissements nourris de l'assistance constituée de cpéristes ayant accepté que leur parti fusionne avec le nouveau parti, de membres d'Ettakatol en colère contre leur propre parti et déçus de l'inertie de leur secrétaire général, le Dr Mustapha Ben Jaâfar, et de quelques nahdhaouis mécontents de l'alliance de leur parti avec Nida Tounès. Quant aux grandes lignes du programme du nouveau parti, elles n'ont rien de spécial qui les distingue des objectifs que les autres partis présents sur la scène politique nationale assurent vouloir atteindre. Il s'agit de la lutte contre la pauvreté, le chômage, la malversation et la corruption, l'instauration du développement durable et la préservation des richesses nationales pétrolières pillées «à volonté et avec le consentement des gouvernements actuels par les sociétés étrangères».