La Tunisie occupe actuellement la 1ère place mondial dans l'exportation de l'huile d'olive et la seconde place après l'Espagne au niveau de la production d'huile d'olive Des représentants des ministères de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche; de l'Industrie, de l'Energie et des Mines, du Commerce, de l'Institut de l'olivier..., ont pris part aux travaux du colloque scientifique ayant pour thème «Les opportunités de développement et d'innovation dans le secteur de l'huile d'olive», organisé en marge du festival international de l'olivier de Kalâa-Kébira (35e session) et qui s'est tenu, hier, au parc dit «Eco-village» de la ville. Plusieurs interventions-débats ont été présentées lors de ce colloque par des experts du secteur de l'olivier , de l'industrie agro-alimentaire et du commerce extérieur . Parmi ces interventions , l'on cite notamment : « La vulgarisation du label de l'huile d'olive tunisienne», «Les perspectives de développement de l'agriculture biologique», «Le positionnement de la Tunisie dans les exportations internationales» , « Les modes de production et de l'innovation de la technologie de la production»... Positionnement des exportations de la Tunisie Au cours de son intervention portant sur le positionnement des exportations de la Tunisie sur le marché mondial, Fethi B'dour — sous-directeur à la direction générale du commerce extérieur au sein du ministère du Commerce— a indiqué que la campagne d'exportation de l'huile d'olive de l'année 2014/2015 a été qualifiée d'exceptionnelle à tous les niveaux, où l'on a enregistré une production d'huile d'olive en Tunisie évaluée à 340.000 tonnes et l'exportation de 312.000 tonnes dont 20.000 tonnes d'huile d'olive conditionnée. En termes de valeur , l'on a réalisé 2.000 millions de dinars d'exportations. Ces chiffres ont révélé que la Tunisie occupe actuellement la 1ère place à l'échelle mondiale dans le domaine de l'exportation de l'huile d'olive et la seconde place mondiale dans la production de l'huile d'olive après l'Espagne. Il a , par ailleurs, indiqué que le secteur de l'huile d'olive conditionnée constitue une opportunité majeure et fortuite pour se positionner sur le marché mondial et en particulier sur les marchés asiatique et africain.Il a signalé que la Tunisie —grâce à l'huile d'olive conditionné— a pu occuper la 2e place sur le marché africain avec une part du marché évaluée à 15% et la 3e place sur le marché américain( USA,Canada et Mexique) avec une part du marché estimée à 10%. Mais, a-t-il remarqué, il reste beaucoup d'opportunités à saisir, surtout au niveau des marchés asiatique et d'Amérique latine (Brésil ). «La diversification des marchés passe obligatoirement par la sophistication et la valorisation des produits du secteur de l'huile d'olive( huile d'olive biologique, conditionnée et labellisée)» , a-t-il conclu. Ajmi El Arbi — maître de conférence à l'institut de l'olivier à Tunis— a indiqué au cours de son intervention que les oliveraies en Tunisie occupent une surface totale évaluée à 1,8 millions d'hectares et comptant au total 80 millions de pieds d'oliviers, dont 97% sont non irrigués. Ce secteur est confronté à plusieurs difficultés : primo: la production est toujours sujette aux conditions climatiques( surtout la pluie), secundo : la sénescence des oliviers dans la région du Sahel et du Sud et tertio: une partie des plantations d'olivier est cultivée sur des terres marginales. Ce qui explique , a-t-il rétorqué,les fluctuations de production, où, en 2013, la production était évaluée à 80.000 tonnes d'huile d'olive, alors qu'en 2014, elle a été évaluée à 300.000 tonnes. En outre, la moyenne de production nationale , jugée faible, est évaluée à 750 kg d'olive / ha.. Pour faire face à ces contraintes, des mesures urgentes doivent être prises au niveau du mode de culture en irrigué (dit intensif) et où les surfaces irriguées en Tunisie s'élèvent à 70.000 ha. Toutefois,la production moyenne ne dépasse pas les 2 tonnes d'olives /ha. Elle a été jugée très faible par rapport aux autres pays qui utilisent le même mode de production. L'on a constaté que les agriculteurs ne considèrent comme important que le facteur densification ( augmentation du nombre de pieds d'oliviers / ha),alors que les facteurs comme l'apport de l'eau, la fertilisation, la taille, le traitement phytosanitaire , le désherbage et surtout la mécanisation de la récolte sont ignorés . «La densification devrait être accompagnée par une optimisation des facteurs de production pour améliorer considérablement le rendement du secteur», a-t-il conclu.