C'est sous le signe de la volonté et des échanges que la première partie du projet tuniso-allemand «Touness» a pris fin. Le ministre de l'Education, Néji Jalloul, et la directrice du Goethe Institut, Mme Bohrer, ont ensemble donné, au cours d'une rencontre, un aperçu sur le contenu du projet Démarrés en 2012 avec des workshops sur «Les réformes éducatives de l'expérience allemande et les standards et instruments d'évaluation des compétences des élèves», se sont organisés au rythme des années 2013, 2014 et 2015, entre le ministère et l'Institut, des ateliers de réflexion sur les domaines associés au secteur éducatif au sens large. Des experts allemands sont venus animer ces ateliers, les décideurs tunisiens ont visité des établissements scolaires en Allemagne. A chaque événement organisé dans les deux pays, et c'est même l'un des points forts du programme, les partenaires tunisiens sont représentés en force et à tous les niveaux. Quant aux thèmes des workshops, ils sont tout aussi variés qu'exhaustifs, et peuvent porter sur les « Profils et compétences requises chez l'enseignant modèle », « l'enseignement technique et la formation professionnelle », un domaine où les Allemands brillent par un degré très élevé de compétence. Le dernier atelier tenu en 2015 a débattu des standards éducatifs, les mathématiques comme exemple. Satisfait d'avoir été impliqué tout au long du process, Ridha Ben Saâd, inspecteur général des mathématiques, reconnaît avoir identifié avec les équipes mixtes tuniso-allemandes des réponses qui contribueraient à faire évoluer les modes d'apprentissage des mathématiques et de toutes les matières enseignées. A chaque école son cachet Au cours de la séance matinale qui s'est déroulée dans un hôtel de la proche banlieue de Tunis, de nouvelles idées ont été proposées à l'instar de pourvoir chaque école d'un cachet. Si un établissement compte parmi ses élèves plusieurs talents artistiques, celle-ci aura une spécificité artistique parce que l'enseignement des matières artistiques y sera renforcé, en plus bien entendu du programme de base. Tijani Gmati, commissaire régional de Tunis 1, a focalisé son allocution sur la formation, « le contrat de qualité s'étend à tous les niveaux, analyse-t-il, les directeurs administratifs et d'établissement, la formation des enseignants, a-t-il insisté, représente une des clauses les plus importantes de ce contrat de qualité, encore faut-il qu'il y ait des textes législatifs ». Signe d'implication voire d'adhésion, toutes les parties prenantes étaient représentées, des fonctionnaires du ministère, au corps enseignant à travers ses deux niveaux primaire et secondaire, des inspecteurs et commissaires régionaux. Ils avaient tous un maître mot qui revenait dans leur intervention, la « tunisianité » de ces réformes. Toutes les réformes ont été pensées et planifiées en fonction d'une démarche participative et à partir du contexte tunisien et de la réalité locale en ayant comme support et référentiel une expertise allemande. Dans cet esprit, Yasmine Rekik, directrice du lycée pilote d'El Menzah 8, a déclaré que c'est la première réforme de l'éducation, où nous avons été écoutés et nos propositions prises en compte ». Si cette coopération apportera sans nul doute une valeur ajoutée à l'éducation en Tunisie, il est en outre important de soustraire le champ éducatif aux aléas de la politique. D'autres pays ont mis en place une solution différente pour soustraire l'éducation de l'idéologie et de l'alternance des partis politiques, comme mettre en place une instance constitutionnelle et donc indépendante.