Devant le SG, la machine olympique a été déréglée par des changements inappropriés. En football, c'est bien connu, on ne change pas une équipe qui gagne. Ce vieux précepte sportif, le coach Samir Jouili l'a oublié face au SG ou n'a pas trouvé la nécessité d'en tenir compte, voulant sans doute jouer un coup de poker tactique pour prouver que la richesse de son effectif lui permet de chambarder sa formation à chaque rencontre. Résultat : une impensable raclée, une belle leçon de football et d'humilité et un très mauvais coup d'arrêt. Le pire, après cette sortie, c'est que les Olympiques trébuchent au moment où justement ils avaient l'occasion d'aller vers l'avant, de confirmer leur réveil et de grimper au classement. L'absence de leur public qui leur a toujours donné des ailes tout en intimidant leurs adversaires a, certes, constitué un handicap de taille. Mais la principale raison de cet accident de parcours, cette fois inopiné, avec une quatrième défaite à Sidi Bouzid, est ailleurs. Elle est purement tactique, avec de mauvais choix dans le onze de départ, des joueurs pas à leurs places et pas dans leurs rôles habituels et des piliers de l'équipe qui, curieusement, faisaient banquette. A commencer par le compartiment défensif où Mohamed Jendoubi, l'un des meilleurs arrières latéraux de la Ligue 1 par son tempérament offensif, ses longues chevauchées balle au pied sur le côté droit, a été laissé au repos plus d'une mi-temps pour permettre au Sénégalais Boubacar N'dior de céder sa place dans l'axe de la défense à Zied Chaouch et d'occuper ce poste. Convaincu qu'il a fait fausse route et de faux calculs, le coach olympique a rectifié le tir en faisant revenir sa ligne arrière à sa formule habituelle avec l'entrée de Jendoubi sur le flanc droit, Malek Miladi refixé sur le côté gauche et le retour de N'dior dans la charnière centrale. Trop tard, puisque le score était de 2 à 0 en faveur des Gabésiens. Et si l'entrejeu n'a pas fait l'objet d'un tel chambardement avec la confiance maintenue au trio Camara-Msalemi-Guesmi, le compartiment offensif a connu la même mésaventure que la défense avec le choix de laisser deux de ses meilleurs éléments, Aymen Sfaxi et Mohamed Amine Ramzi, sur le banc des remplaçants. C'était, pour plus d'un fan resté en dehors du terrain, de quoi se taper la tête contre le mur. Samir Jouili rectifie de nouveau le tir en faisant entrer ces deux joueurs, mais c'était également trop tard, puisque le SG, avec son avantage à la marque de deux buts et une défense en béton, ne se laissait pas faire et assurait sa mainmise sur le match, s'offrant même le luxe d'inscrire un troisième but qui mit définitivement à genoux les Olympiques. Ces choix plus que discutables ont été derrière ce passage à côté de la plaque et fait entrer l'OSB dans le ventre mou du classement, pas très loin des mal-classés.