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Transition de l'économie digitale | Wissem Oueslati, expert universitaire en E-commerce : "Libérer le potentiel des jeunes startupeurs"
Publié dans La Presse de Tunisie le 03 - 03 - 2021

Tantôt présenté comme un moyen idéal contribuant à l'intégration de l'économie informelle, tantôt vanté pour ses capacités à générer de l'emploi, le commerce électronique était, des années durant, le cheval de bataille des décideurs. Mais concrètement, rien n'a été fait pour que le e-commerce prenne son essor en Tunisie. Pourquoi n'arrive-t-on pas à basculer vers le e-commerce? Comment remédier à cette situation? Wissem Oueslati, expert en e-commerce, nous en parle plus dans cet entretien.
Comment qualifiez-vous l'écosystème e-commerce tunisien ?
C'est un écosystème qui est jeune, où il n'y a pas encore assez d'offres. Il y a une suroffre dans des activités bien déterminées, telles que les recharges téléphoniques, la billetterie, le commerce du high-tech... Par contre, elle est beaucoup moins abondante dans d'autres secteurs, notamment le commerce de détail, le marché des voitures et les services. Le nombre des sites e-commerce en Tunisie ne dépasse pas les 2.000, dont 50% seulement sont des sites actifs. Il s'agit, en somme, d'un secteur porteur, doté d'un potentiel important, mais qui n'est pas encore mature. Le paysage e-commerce n'est pas étoffé, mais le potentiel est là. Il devient plus important dans ce contexte de pandémie Covid-19.
En 2020, la Tunisie a rétrogradé de trois places selon l'indice e-commerce de la Cnuced. Considérez-vous que le pays n'a pas saisi l'opportunité du Covid pour donner un coup d'accélérateur au commerce électronique?
Ce qu'il faut retenir, d'abord, c'est que le sujet du classement est complexe. La méthode de calcul du score ranking se base sur plusieurs paramètres. Le classement peut donner une idée sur l'état des lieux du e-commerce mais ne peut pas être la référence. Ce qui s'est passé avec le Covid, c'est que plusieurs pays dans le monde, notamment en Afrique, ont débloqué des projets en suspens. Ils ont saisi l'opportunité et sauté sur l'occasion pour accélérer l'évolution du e-commerce, en mettant en place les digital wallet, en démocratisant le mobile-paiement ou même en améliorant la logistique orientée vers le e-commerce. Alors qu'en Tunisie, le seul exploit qui a été accompli, durant la crise sanitaire du Covid, était la mise en place d'une solution wallet pour le versement de 200 dinars mensuels d'aides sociales au titre de l'épidémie du coronavirus versées par le gouvernement aux Tunisiens démunis. En réalité, la Tunisie n'a pas rétrogradé, mais elle a été devancée par d'autres pays qui ont su développer leurs potentiels en matière de e-commerce. Durant ces deux dernières années, il n' y a pas eu de réelles avancées en matière de digital wallet et mobile paiement. Et lors de la crise Covid, l'écosystème tunisien n'a pas réagi, comme il aurait fallu.
Comment évaluez-vous les modes de paiement électronique qui existent en Tunisie?
Il existe deux types de mode de paiement, à savoir les cartes bancaires et les portefeuilles virtuels (wallet), à l'instar de runpay, sobflous, paymee et la toute nouvelle application de paiement d'Amen Bank. On peut dire qu'il y a une certaine dynamique au niveau de l'écosystème, mais ce n'est pas suffisant pour créer le changement. En cause: la fameuse circulaire de la BCT du 31 décembre 2018, qui autorise la création d'établissements de paiement, dits "des banques 100% virtuelles", est restée lettre morte. Jusqu'à aujourd'hui, aucun établissement de paiement n'a été créé. Or, ces établissements contribueront à la dynamisation de l'écosystème qui n'est pas en train d'évoluer. Il y a des initiatives individuelles ou corporate, mais ce ne sont pas ces initiatives-là qui vont faire bouger les lignes.
Avec la recrudescence des cyberattaques contre les banques et les établissements financiers, pensez-vous qu'il est urgent de renforcer le système de sécurité informatique dans le secteur financier?
Les cyberattaques sont un fléau mondial qui frappe tous les pays, même les plus développés. En Tunisie, on ne manque pas de technologie et de savoir-faire pour faire face à ces attaques. Maintenant, la question: faut-il renforcer la sécurité informatique dans le secteur financier, notamment après le retour en force de la crypto-monnaie et de la blockchain? évidemment oui. L'expertise non seulement en cybersécurité, mais aussi en sécurité des portefeuilles virtuels, est, aujourd'hui, la priorité mondiale n°1. Bien sûr, il faut élaborer une stratégie globale en matière de cybersécurité et après, chaque entreprise doit consacrer un budget conséquent pour assurer la sécurité des portefeuilles électroniques. Pour avoir une idée sur l'importance de la sécurité informatique, l'Estonie, qui est le pays leader digital dans le monde, consacre plus de 30% du budget de la recherche scientifique à la recherche dans le domaine de la sécurité informatique. Parce qu'au final, à quoi sert d'offrir le meilleur service, d'avoir une interconnexion de qualité irréprochable, alors qu'on traîne, dès le début, des failles dans les systèmes informatiques qui surgiront par la suite.
Espérer voir un jour le commerce électronique fleurir en Tunisie, est-ce peine perdue?
On a demandé à Einstein s'il croit en Dieu, il a répondu : "Définissez-moi d'abord ce que vous entendez par Dieu et je vous dirai si j'y crois''. C'est vrai que cela fait des années qu'on parle de digitalisation et de e-commerce en Tunisie. Mais si on veut basculer vers le commerce électronique et, d'une manière générale, vers le "tout digital", le e-commerce doit être le mindset de tout citoyen qui veut payer n'importe quel service. Dans la pratique, rien n'est fait et il n'y a pas, jusque-là, de résultats concrets. Il faut comprendre que le e-commerce ne prendra un essor important qu'en libérant le potentiel des jeunes startuppeurs. C'est eux qui doivent planifier, fixer les objectifs, exécuter les plans... etc., c'est-à-dire c'est eux qui définissent le e-commerce. Si on est toujours dans un modèle où le e-commerce est tributaire de plusieurs ministères à la fois (départements des technologies, de l'intérieur, ..), si l'exécution est toujours inhérente à un mindset classique, rien ne va changer. Pour pouvoir adopter un mindset e-commerce, il faut instaurer toute une philosophie basée sur les startup. C'est elles qui doivent tracer les objectifs, accompagner la mise en œuvre et l'exécution des objectifs. Laissez la voie libre aux startup et vous allez voir comment l'écosystème va réagir.


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