Solidarité, justice, liberté et civisme, tolérance, respect mutuel, non-violence, résolution des conflits, esprit critique de l'enfant et amour du savoir, démocratie et droits de l'Homme, ainsi que l'écocitoyenneté, sont autant de fondements de l'éducation à la paix La culture de la paix, ça s'apprend à l'école comme dans la société. Cette idée fait son chemin, de la Toile jusqu'au palais des congrès à Tunis, où elle s'est, déjà, cristallisée sous forme d'un projet humaniste intitulé « Ensemble pour l'éducation à la paix ». L'initiative entreprise par « Sawtouna », association à but non lucratif, a été ainsi peaufinée, depuis sa création en 2011. A peine lancé et relayé sur les réseaux sociaux, l'appel à cet événement a réussi à mobiliser un large public hétérogène. Enfants accompagnés de leurs parents, élèves et étudiants y sont aussi présents. L'objectif, certes, est de l'inscrire dans les programmes scolaires, afin d'inculquer à l'enfant, dès son jeune âge, les valeurs sublimes de paix, de citoyenneté, de tolérance et d'acceptation de l'autre. Soit lui apprendre à bien aimer sa vie et celle des autres. Mme Hédia Ben Jemaâ, présidente de l'association, a bien expliqué le comment et le pourquoi d'une telle manifestation à laquelle ont été conviées des personnalités de France, de Jordanie et d'Egypte. Il a fallu attendre un bout de temps pour que son projet prenne, enfin, corps. Son expertise en éducation et son diplôme récemment décroché, à Genève, en médiation de la paix, lui ont permis de s'y lancer jusqu'au bout. Bien qu'il soit invité, le ministère de l'Education n'a pas répondu à l'appel. Et pourtant, dit Mme Ben Jemaâ, il compte adopter ce projet et l'intégrer dans la pédagogie éducative. Pour elle, l'essentiel est de généraliser la diffusion de la culture de paix au milieu scolaire. Ce milieu éducatif qui n'est plus, aujourd'hui, ce qu'il était autrefois, un vivier du savoir et des valeurs. L'école de nos jours, insiste-t-elle, a besoin, plus que jamais, d'être révolutionnée, afin de pouvoir rattraper le temps perdu. L'éducation à la paix est bel et bien une responsabilité collective, un projet de société à édifier contre l'idéologie fasciste. Voire un projet de lutte antiterroriste. De leur côté, la présidence de la République, certains députés, ainsi que le ministère de la Culture sont, toujours, aux abonnés absents. Comme si la question ne les intéresse plus. Mais, la présidente de « Sawtouna » semble être optimiste. Elle ne va pas lâcher prise. Son rêve est d'organiser, dans neuf mois, le premier festival pour l'éducation à la paix. M. Ashraf Ameur, au rang du secrétaire d'Etat égyptien à la Culture, était, lui aussi, présent à l'événement. Il soutient, de son côté, l'idée de faire de la paix un enjeu scolaire. Et que tous les efforts se conjuguent pour le gagner. Dans un monde où personne n'est à l'abri du terrorisme, la valeur de paix devrait se hisser à une charte universelle. L'association « Sawtouna » l'a, déjà, appelée « charte de l'éducation à la paix », présentée en dix points. Il s'agit, somme toute, d'un plaidoyer humaniste préconisant l'ouverture et l'échange des cultures. Solidarité, justice, liberté et civisme, tolérance, respect mutuel, non-violence, résolution des conflits, esprit critique de l'enfant et amour du savoir, démocratie et droits de l'Homme, ainsi que l'écocitoyenneté, sont autant de fondements de l'éducation à la paix. L'association se prépare également au « sommet international pour l'éducation à la paix de la génération 2030 ». Et l'affiche illustrant la paix, ainsi imagée et traduite en langage universel, a été finalement choisie. Telle qu'elle a été pensée et conçue par la génération d'aujourd'hui.