Qu'ils soient danseurs, musiciens, acteurs ou poètes, des centaines d'artistes ont pu, grâce à ce concept, diffuser leur travail, se connecter à d'autres artistes, faire connaissance avec les hôtes, et développer leur réseau professionnel. Créé en 2005 par le chorégraphe italiano-argentin Léonardo Montecchia (compagnie La Mentira), «Hors-lits» est un concept de performances artistiques qui s'invitent chez l'habitant. Depuis son lancement en France, l'idée a germé partout dans le monde. Se présentant comme un festival alternatif, «Hors-lits» repose sur un principe simple: quatre performances artistiques de vingt minutes, chacune est proposée au public, à heure fixe, le même jour, chez quatre particuliers. Le rendez-vous précis est communiqué sous condition de réservation obligatoire. En Tunisie, c'est l'association Al Badil- l'Alternative culturelle qui a adopté et adapté ce concept en 2014, proposant des parcours artistiques au cours desquels les spectateurs se déplacent d'un lieu à un autre, suivant un guide, afin de découvrir à chaque fois, une performance différente de la précédente: dans un salon, dans une cuisine, sur un toit... Hors du lit. Qu'ils soient danseurs, musiciens, acteurs ou poètes, des centaines d'artistes ont pu, grâce à ce concept, diffuser leur travail, se connecter à d'autres artistes, faire connaissance avec les hôtes, et développer leur réseau professionnel. Depuis trois ans, l'équipe Al Badil s'est engagée à proposer 5 Hors-lits par an dans 5 gouvernorats différents. Ces Hors-lits sont co-organisés avec les jeunes formés, au préalable, aux fondements du management culturel, par l'association. Chaque édition a présenté un artiste issu de sa région. A ce jour, comme le notent les organisateurs, plus de 50 jeunes ont été formés et accompagnés dans la préparation des Hors-lits en Tunisie. Pour sa 10e édition, du 19 au 28 mars courant, Hors-lits Tunisie investira 5 villes. Chaque jour une ville est visitée, la première est Gafsa, le 19 mars, ensuite Kasserine le 20 mars, le jour suivant l'équipe s'invitera au Kef, le 26 mars à Kairouan et les 27 et 28 mars à Radès (gouvernorat de Ben Arous). Prendront part à cette édition des artistes locaux : Jalel Ahmadi (Gafsa); Walid Ksouri (Kasserine) ; Hamza Hajri et Elyès Jebali (Kef); Sondos Baccar (Kairouan) ; Selim et Nour Arjoun (Ben Arous). De Tunis, les artistes Essia Jaïbi, Marwen Errouine et Feteh Khiari feront la tournée des 5 villes. La première a emporté dans ses bagages «Klash!» : «L'histoire a commencé en juin 2020, quelques semaines après le premier confinement. Tout ce que j'avais dit, écrit, filmé, téléchargé, lu, liké, regardé...Tout ce à quoi j'avais pensé sans jamais le partager...Tout ce que j'avais partagé sans le penser...Tout m'est revenu à la gueule ! Ça va faire presque un an qu'elle ne se tait plus. J'ai essayé de m'en débarrasser, mais elle est tenace, imprévisible, sournoise et lâche. Je ne la supporte plus, elle va me rendre dingue, mais je suis coincée. Elle m'obsède. Le klash est inévitable...», note-t-elle à propos de sa performance. Le duo de chorégraphes, Marwen Errouin-Feteh Khiari, propose la pièce « Ala Kifi», qui parle de frontières, d'identités et de liberté artistique. Bon festival !