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Afef FATHALLI, Docteur en Sciences Halieutiques et Chercheur à l'Institut National des Sciences et Technologies de la Mer: «On peut se baigner et profiter des plages cet été, mais tout en restant vigilant»
La présence de Physalia physalis sur la côte tunisienne a été confirmée, le 2 avril 2021, sur la plage d'Amilcar à Sidi Bou Saïd, par une équipe de recherche de l'Institut national des sciences et technologies de la mer. La «Physalia physalis», une fausse méduse endémique des régions tropicales et subtropicales des océans Atlantique et Indien, a été signalée sur les plages tunisiennes d'Amilcar, de Sidi Bousaid, de Remila, de Sidi Mechreg, de Rimel et sur la plage de Zoueraa au début du mois d'avril. Peut-on se baigner cet été ? Afef Fathalli, docteur en sciences halieutiques et chercheur à l'Institut national des sciences et technologies de la mer, explique que cette méduse a plusieurs appellations. Son nom scientifique est Physalia physalis et son nom francophone est la galère portugaise. Cet animal doit son nom à la forme et à la couleur de sa partie flottante puisque cette partie ressemble à la flottille de guerre portugaise. La Physalie est un invertébré apparenté au groupe des méduses (c'est une fausse méduse). C'est une espèce endémique des régions tropicales et subtropicales des océans Atlantique et Indien et qui est parfaitement adaptée à la pleine mer. Néanmoins, les vents et les courants maritimes peuvent transporter des individus isolés vers de nouveaux écosystèmes marins. Ainsi, quelques spécimens de Physalia physalis sont propulsés d'une manière sporadique à travers le détroit de Gibraltar de l'océan Atlantique jusqu'au bassin méditerranéen. En effet, des physalies ont été repérées dans les eaux maltaises, sur les côtes espagnoles en 2009, sur les côtes italiennes en 2010 et sur les côtes méditerranéennes marocaines en 2018. Cependant, la capacité de cet animal à se reproduire dans les eaux de la Méditerranée n'a pas encore été prouvée. Dr Fathalli a ajouté que la Physalia physalis présente une forme très caractéristique avec un flotteur (le pneumatophore) rempli d'air, mesurant 10 à 30 cm, de couleur bleue-violet plus ou moins translucide et souligné, par endroits, de rose. Sous le pneumatophore, pendent de longs tentacules de couleur bleu-violet, qui peuvent atteindre une longueur de 50 cm. Ces tentacules sont particulièrement urticantes. Flottant à la surface de l'eau, cet animal peut facilement être confondu avec un sac en plastique ou un petit ballon de plage. Les tentacules de physalie conservent leur pouvoir urticant entre 15 et 60 jours après la mort de l'animal échoué sur la plage. La présence de Physalia physalis sur la côte tunisienne a été confirmée, le 2 avril 2021, sur la plage d'Amilcar à Sidi Bou Saïd, par une équipe de recherche de l'Institut national des sciences et technologies de la mer. D'autres méduses ont également échoué sur d'autres plages tunisiennes. Le nombre total des individus recensés jusqu'à la date du 22 avril 2021 n'a pas dépassé 14 spécimens. Ainsi, on peut déduire que la présence des physalies dans les eaux tunisiennes reste sporadique et ne peut être considérée pour le moment comme une menace potentielle d'invasion. L'envenimation par cette espèce provoque des symptômes locaux se manifestant par une douleur intense et une forte sensation de brûlure. Les piqûres de physalie laissent des cicatrices sur la peau. Les cas les plus graves d'envenimation peuvent causer des vomissements, des nausées, des maux de tête, une hypotension artérielle, des convulsions, des arythmies cardiaques, une insuffisance respiratoire et une insuffisance rénale. Il faut signaler que seulement deux décès ont été enregistrés dans le monde suite à des piqûres de Physalia physalis. La présence de cette espèce dans les eaux tunisiennes reste sporadique et très rare. Elle ne constitue pas pour le moment une menace potentielle d'invasion. Le nombre enregistré sur les plages tunisiennes reste très faible. La capacité de cet animal à se reproduire dans les eaux de la Méditerranée n'a pas encore été confirmée. «De ce fait, nous pensons que ce phénomène d'échouage de physalie est temporaire et qu'on peut se baigner et profiter cet été des plages, mais tout en restant vigilant», conclut Afef Fathalli.