9 longs-métrages et 5 courts-métrages, rencontre et ateliers à Tunis et à Menzel Bourguiba. «Il s'agit d'une semaine itinérante de projections de films réalisés par de jeunes cinéastes méditerranéens, accompagnées de débats et d'ateliers participatifs». L'événement s'intitule «Premiers Gestes» (Jeune cinéma de Méditerranée) et cette présentation est signée les associations Archipels Images, Nachaz-Dissonances et leur partenaire dans la manifestation, la Fédération tunisienne des ciné-clubs (Ftcc). A partir d'aujourd'hui et jusqu'au 10 février, le ciné-théâtre Le Rio et le cinéma Amilcar accueillent deux projections par jour. Au programme, 9 longs-métrages et 5 courts-métrages de jeunes réalisateurs de Tunisie, de France, d'Egypte, du Liban, d'Algérie, de Syrie, d'Italie et du Maroc, qui seront pour la plupart présents aux projections et débats. «Premiers Gestes» accompagne ces œuvres prometteuses, mais qui n'ont pas forcément leurs places dans des circuits de distribution plus conventionnels, par la réflexion et l'action. En effet, un atelier d'analyse filmique et de critique sera animé par Hajer Bouden, Tahar Chikhaoui et Insaf Machta du 4 au 10 février au cinéma Amilcar, et, au Rio, un atelier de tournage aura lieu à la même période, animé par Claudia Mollese et Hassen Ferhani. «Des films auxquels on croit» Une partie du programme de «Premiers Gestes» aura lieu à Menzel Bourghiba du 5 au 7 février. «Ce choix répond au souci de promouvoir le cinéma dans le paysage culturel de la ville et d'y proposer une programmation peu accessible en Tunisie en dehors des circuits des festivals», argumentent les organisateurs. Ces derniers ont tenu une conférence de presse le 1er février au Rio. Tahar Chikhaoui d'Archipels Images et Insaf Machta de Nachaz-Dissonances ont présenté la manifestation et l'esprit autour duquel elle gravite. Evénement itinérant, «Premiers Gestes» s'invitera l'année prochaine en Egypte. Le tour de la Méditerranée se fera ainsi avec des films de jeunes cinéastes du pourtour, sur lesquels misent les organisateurs, et voient dans leurs œuvres des propositions cinématographiques personnelles ou nouvelles. «Nous pouvons nous tromper mais nous assumons ce risque que nous prenons. Nous ne voulons pas attendre que l'artiste soit confirmé ou décède pour le reconnaître à notre tour», a expliqué Tahar Chikhaoui pendant la conférence. La manifestation a été lancée avec les fonds propres des associations partenaires et les efforts bénévoles de ses membres, a également déclaré l'universitaire et critique de cinéma tunisien, avant-hier au Rio. Le programme n'est pas exclusivement fait de premiers films ou de films récents. Il comporte, par exemple, Bidoun 2, de Jilani Saadi, qui avait provoqué une controverse lors de sa programmation dans la sélection officielle des JCC en 2014. «C'est un film qui n'a pas été assez diffusé en Tunisie. Il mérite d'être vu et débattu dans le recul et dans un climat plus serein», affirme Insaf Machta. Avec les moyens dont ils disposent, les organisateurs de «Premiers Gestes» ambitionnent de pérenniser la manifestation et de construire «un réseau associatif méditerranéen dont la vocation est de faire circuler des films autour du bassin méditerranéen afin de les faire connaître, de permettre aux jeunes cinéastes de se rencontrer, de promouvoir une réflexion sur la nouvelle création et d'impliquer les publics, notamment jeunes, à travers des actions participatives».