La Tunisienne, lessivée, est tombée sur une puissante Sabelenka qui a joué à l'usure. La tête haute pour notre championne. Ce n'était pas son jour hier et il fallait s'attendre un peu à cela. Fatiguée et émoussée par les efforts laissés la veille devant Siwatek, Ons Jabeur aura essayé de puiser dans son toucher de balle, dans ses subtiles variations de jeu, mais en vain. Elle a tenu à son niveau physiquement jusqu'à 5-4 pour Sabelenka au premier set. Tout d'un coup, on l'a sentie cuite, sa première balle n'arrive plus à passer, ce qui a permis à la puissante Sabelenka (qui a fait la différence en grande partie grâce à son service foudroyant) de bien retourner et d'enchaîner des points gagnants pour conclure le premier set en sa faveur 6-4. Et cette fois, le scénario de la veille ne s'est pas reproduit. Elle avait 3 balles de break au premier jeu du second set, elle les a ratées et on n'aura pas le retour en force. Et même quand Sabelenka, qui redoutait tant notre joueuse, avait craqué un peu au niveau de son service, la Tunisienne, revenue à 2-2, n'avait pas les jambes et la précision pour renverser la vapeur. Elle jouait avec sa technique seulement en évitant les longs échanges. Les amortis, son principal atout, n'étaient pas très efficaces au second set. Elle tient grâce à une intelligente première balle et à ce revers « slicé » qui pousse la Biélorusse aux fautes directes, mais elle monte précipitamment au filet et commet trop de fautes directes, pour céder à 5-3. C'était clos pour une Sabelenka qui mise sur sa puissance et son application tactique pour terminer le match et se qualifier 6-3. Défaite logique compte tenu de deux facteurs : la fatigue et cette première redoutable balle de Sabelenka. Sinon, sur les échanges il n'y avait pas de grosses différences entre les deux joueuses. Ons Jabeur a laissé de très bonnes impressions sur le tournoi londonien. Tous les observateurs louent ses qualités et son tennis complet et phénoménal. Elle sort la tête haute avec un quart de finale à Paris puis à Londres en attendant de gagner des WTA 250 et WTA 500. Il faut être fier de ce que la Tunisienne a montré à Wimbledon. Des réglages doivent être faits, mais les progrès sont évidents. Elle est dans la cour des grandes joueuses et elle va foncer sur le top 20 et même plus si elle continue de jouer de la sorte. Elle nous a fait rêver et procuré beaucoup de bonheur.