Il a fallu un penalty pour gagner. Les «Sang et Or» étaient amorphes et stéréotypés. Au coup d'envoi, c'est une Espérance Sportive de Tunis au complet qui se retrouve au stade d'El Menzah, Souayah préférant une fois de plus Yaâcoubi à Machani. D'entrée, les Marsois affichent leurs intentions. Ils ont tenté de défendre en avançant pour pousser les «Sang et Or» dans leur moitié de terrain. Mais, très vite, ces intentions laissent place à des problèmes d'exécution qui permettent aux camarades de Ragued de dominer les débats. Avec l'activité combinée de son milieu de terrain, Ragued, Coulibaly, Bguir, Mhirsi, l'Espérance met en plus beaucoup de monde au cœur du jeu. Les solutions sont nombreuses, la balle circule et les Marsois sont toujours en retard sur le porteur. Plusieurs fois, Ben Messaoud et Ben Hamouda tentent de remonter le bloc en sortant sur les premières passes espérantistes, mais ces courses se révèlent vite improductives puisqu'elles ne sont pas accompagnées par les milieux de terrain... Alors que l'EST sort facilement et rapidement le ballon de ses 40 mètres. L'EST gère mal sa profondeur Mais en dépit de leur domination, les «Sang et Or» n'ont pas trouvé les solutions offensives pour percer la défense marsoise. Certes, Bguir avec ses coups francs a eu l'opportunité de marquer, mais en vain, le gardien Trabelsi et le poteau étaient bien là pour bloquer ses tentatives. Le problème des «Sang et Or» réside dans la gestion de la profondeur. A chaque fois, Rejaïbi (avec son jeu individuel) et Khenissi (bien surveillé par Ayadi) n'ont pas eu d'espace pour ajuster leurs tirs. En effet, les ballons en profondeur sont plutôt issus des deux défenseurs centraux ; quand les Marsois viennent presser haut, les «Sang et Or» doivent repartir de leur cage et se retrouvent face à leurs difficultés habituelles pour ressortir de leurs 30 mètres, et ce, après la rentrée négative de Ben Youssef. Ce denrier a été catastrophique techniquement et physiquement, Souayah joue le père Noël en le faisant entrer, tout comme Jouini (le gâté de Hamdi Meddeb). Comme l'ASM, l'EST se positionne très haut sur les relances de Trabelsi afin de priver le portier marsois de solutions courtes. Derrière Khenissi, Mhirsi et Coulibaly sortent afin de bloquer les milieux adverses, obligeant le gardien marsois à rechercher ses latéraux via un jeu long. Le problème, c'est qu'à la retombée, ce sont les «Sang et Or» qui répondent à l'impact et sur les deuxièmes ballons. Certes, l'Espérance Sportive de Tunis a gagné, mais Souayah doit chercher des solutions plus rationnelles pour déverrouiller les défenses adverses. Le jeu espérantiste manque de profondeur. Il a fallu un penalty généreux pour que l'EST gagne.