Un succès de prestige adoucirait encore plus la déception d'une déroutante entame de saison quoique le scénario ne soit pas écrit d'avance... En confiance après trois victoires de rang, le CA s'est soudainement réveillé d'un calamiteux début de saison. Le champion sortant s'est ainsi refait une santé en Coupe et en Ligue des champions en attendant confirmation en championnat face au Stade Tunisien, un adversaire qu'il a surclassé à l'aller. Sur les rails, le onze à Krol tentera de garder la même dynamique, privilégiant la force à la finesse tout en se montrant volontaire et appliqué. Calme à l'horizon ? Pas tout à fait car un derby ne se négocie pas de la même manière que le reste des confrontations. C'est un match à part où les nerfs sont mis à rude épreuve et où l'on carbure au mental. Un duel où il s'agit d'en découdre pour la suprématie quoique l'enjeu ne soit pas important pour un CA sorti de la course au titre mais encore capable de jouer les trouble-fêtes. Acteur majeur de la compétition, en dépit d'un classement préoccupant, le CA veut avant tout convaincre. Quoi de mieux qu'un succès de prestige pour lui permettre d'engranger de la sérénité. Ce n'est pas encore gagné mais les espoirs sont fondés et les ambitions affichées. Car si l'équipe a récemment surmonté les polémiques, volet hiérarchie, un trou s'est creusé et un écart conséquent doit être résorbé. Destins à la croisée des chemins C'est fou ce que la victoire peut procurer comme sensations d'après-coup. Tout rentre dans l'ordre. L'adhésion est là, les contraintes d'hier balayées sur l'autel de l'union sacrée désormais décrétée et la cohésion est retrouvée. Que ce soit au talent, au petit bonheur la chance, laborieusement ou au prix de beaucoup de souffrance, un succès est toujours porteur. Il transcende et insuffle une bonne dose de confiance. Evidemment, quand on évolue à l'extérieur, dans le vrai sens du terme sachant que le match aura lieu au Bardo, les chances de survoler les débats s'amenuisent, quoique du point de vue comparaison des niveaux, le CA soit légèrement avantagé par rapport à son opposant bardolais. Pour tirer tout cela au clair, le staff technique a reproduit différents scénarios envisagés aux entraînements, selon la tournure du match d'aujourd'hui. De prime abord, et vu que même du côté du complexe Hédi Ennaifer, le CA jouera l'attaque, le coach batave a insisté sur la reconversion rapide, la projection selon les situations, et surtout cette importante monopolisation du cuir qui permet à terme d'user l'adversaire et donc d'agir sur sa vigilance. Le CA dispose-t-il des profils pour appliquer tout cela ? Cela demande confirmation quoiqu'au milieu et à la transition, les Nater, Ben Yahia, Ouedhrfi, voire Khlil, Belaid, Ayedi, ou encore Chenihi et Kader Oueslati, sont assez nantis pour faire le «job». Les qualités individuelles aussi ne seront pas de trop, surtout quand cela reste figé de part et d'autre avec des blocs hermétiques et une prudence mesurée. A ce titre, quand un match est «fermé», un petit supplément de talent c'est très utile. Face à un Stade Tunisien en reconstruction et probablement patient (pour ne pas dire prudent), le CA pourrait avoir du mal à trouver des espaces et à se créer des occasions. Mais le onze clubiste compte dans ses rangs des éléments qui sont là pour faire la différence et faire basculer la partie. Ce faisant, si le tandem Srarfi-Chenihi s'affirme un peu plus à chaque match comme l'âme de l'équipe, Khelifa peine a se remettre d'un mal récalcitrant alors que Meniaoui est inconstant depuis quelque temps. Quant au jeune Seif Jaziri, c'est sa fibre émotive qui lui joue des tours. Envolés les clichés. Concrètement, un succès de prestige adoucirait encore plus la déception d'une déroutante entame de saison. Mais le scénario n'est pas écrit d'avance. Aux Clubiste de sortir l'artillerie lourde face à un Stade revanchard et dos au mur. Pour ces derniers, ce sera la victoire ou humer déjà les senteurs du purgatoire. Le CA est averti. Le Stade ne l'accueillera pas la fleur au fusil...