Le savoir-faire japonais sera mis au service des institutions tunisiennes, à travers la mise en place de l'approche "Kaizen". Un projet tuniso-japonais d'amélioration de la qualité et de la productivité a été lancé hier, 17 février 2016, au ministère de l'Industrie. Ce projet est réalisé en collaboration avec l'Agence japonaise de coopération internationale (Jica) et s'étendra sur 4 ans (2016-2019). Il vise essentiellement à renforcer les capacités des centres techniques tunisiens dans l'accompagnement des entreprises et à mettre en place des mesures d'amélioration de la qualité et de la productivité. Un souci dont Zakaria Hamad, ministre de l'Industrie, affirme qu'il pèse lourd sur la performance des entreprises industrielles tunisiennes, indiquant que celles-ci ont connu, ces dernières années, une baisse de leur productivité. Cette baisse est due à la diminution de la rentabilité et au manque d'une culture de l'amélioration de la productivité au sein des entreprises, ainsi que d'une expertise nationale dans ce domaine. Améliorer l'investissement «Nous nous sommes donné comme objectif d'améliorer le taux de réalisation des investissements, qui a diminué en 2011 pour se situer à 42%, contre 53% en 2010», affirme M. Hamad, ajoutant que l'objectif pour 2016 est d'augmenter le taux de réalisation de 3%. Le ministre précise en outre que les intentions d'investissement ont augmenté de 27% en janvier 2016. Un signe positif, selon lui, en matière de regain de l'engouement pour l'investissement. Le lancement du projet tuniso-japonais s'inscrit, ainsi, dans une logique d'amélioration des performances des entreprises tunisiennes pour atteindre ce but. Parmi les objectifs du projet tuniso-japonais figure l'adaptation des programmes de formation universitaire aux besoins de l'entreprise industrielle. Il s'agit également de renforcer la coopération tuniso-africaine dans le domaine de l'amélioration de la productivité. Dans ce registre, il est attendu de mobiliser 70 experts des secteurs public et privé pour accompagner les entreprises dans le processus d'amélioration de leur productivité. Une centaine d'entreprises bénéficieront de cet accompagnement dans le cadre du projet. Quatre rencontres seront également organisées pour présenter le programme et ses résultats, avec l'objectif aussi de sensibiliser à la culture de la qualité et de la productivité, ainsi qu'à celle de leur importance du point de vue de l'amélioration de la compétitivité de l'entreprise. Savoir-faire Parmi les résultats escomptés du projet, la création d'un système de formation à distance dans le domaine de l'amélioration de la productivité et la création d'un centre pour la promotion de la productivité au niveau africain. D'ailleurs, les experts tunisiens formés par la Jica contribueront au renforcement de la coopération tuniso-africaine dans ce domaine. De son côté, Atsushi Asano, représentant résident du bureau de la Jica en Tunisie, a affirmé que le savoir-faire japonais sera mis au service des institutions tunisiennes, à travers la mise en place de l'approche «Kaizen». Un mot japonais qui signifie «progrès» ou «amélioration» et qui intègre un ensemble de procédés pour l'amélioration de la productivité au sein des entreprises. Elle est très utilisée par les grands groupes japonais. D'un autre côté, M. Hamad a indiqué que ce genre de projet s'inscrit dans un cadre plus général de la stratégie de son ministère. «Nous visons à renforcer les programmes de mise à niveau et de la qualité en incitant les entreprises à adopter un processus d'intégration de la chaîne de valeur et à la création de clusters pour mieux affronter la concurrence», signale-t-il. Il ajoute qu'il s'agit aussi de renforcer l'innovation au sein des entreprises tunisiennes et de renforcer les capacités des pôles technologiques.