Comme prévu, la qualification de l'Espérance face à Ittihad Tripoli ne fut guère aisée. Et beaucoup de travail attend Radhi Jaïdi afin d'atteindre le niveau escompté. L'Espérance Sportive de Tunis est passée au tour des poules de la Ligue des champions après avoir eu raison des Libyens d'Ittihad Tripoli (1-0) pour le compte du match retour de la phase des éliminatoires. Et ce ne fut rien de plus car, encore une fois, la manière et la conviction n'étaient pas au rendez-vous. Pourtant, après l'excellente deuxième mi-temps du match aller, joué il y a dix jours à Benghazi (0-0), on s'attendait à une confirmation du regain de forme de l'équipe de Bab Souika. Certes, l'absence du public y est toujours pour quelque chose, mais à Benghazi aussi, le premier duel s'est déroulé à huis clos sans le moindre effet sur le mental des deux protagonistes qui s'étaient donnés à fond, avec un rythme soutenu du début à la fin. Les Libyens voulaient les tirs au but D'un autre côté, il faut reconnaître que les choses étaient beaucoup plus compliquées à Radès face à un adversaire qui n'avait qu'un seul objectif en tête pour son déplacement: éviter à tout prix la défaite pour tenter sa chance aux tirs au but. Tout au long de la rencontre, les poulains de l'Italien Giuseppe Sannino ont littéralement refusé le jeu offensif en se recroquevillant en défense. Même l'option de la contre-attaque n'était pas dans leur dessein car rares étaient les fois où les attaquants d'Al Ittihad Tripoli cherchaient à être menaçants devant la cage de Moez Ben Chrifia. Cela a énormément compliqué les choses pour l'Espérance. C'est que la défense libyenne était composée de cinq arrières soutenus par quatre milieux à vocation de couvreurs. Le seul attaquant libyen fut Mohamed Zaâbia, l'ex-«sang et or», qui était la plupart du temps esseulé et sans inspiration. Ce dispositif tactique d'Al-Ittihad a conduit à fermer tous les espaces menant au keeper Muaïd Ellafi. L'Espérance de la deuxième période De plus, les deux excentrés du 3-5-2 de Radhi Jaïdi, en l'occurrence Rached Arfaoui et le revenant Elyès Chetti, n'étaient pas, non plus, en pleine possession de leurs moyens techniques habituels. Chose qui a sensiblement ébranlé le système de prédilection du timonier espérantiste. Il ne restait plus qu'à attendre l'ascendant physique qui se manifeste à chaque deuxième mi-temps chez l'équipe «sang et or».En effet, un certain effondrement physique des joueurs d'Al-Ittihad commençait à se faire sentir au fil du temps. Et l'aisance des protégés de Jaïdi devenait de plus en plus visible pour que le couronnement survienne à la 64' avec le but de Nassim Ben Khlifa. Le même Ben Khlifa a failli récidiver à la 82' de la même manière.Mais son tir va s'écraser sur le montant gauche du keeper. Un cheveu sur la soupe L'Espérance s'est ainsi qualifiée au tour des poules non sans peine, mais elle aura le temps de recharger ses accus avant et pendant cette phase. Et avec la qualification de Moussa Konaté et le retour de plusieurs joueurs notamment Anice Badri, les choses iront certainement pour le mieux. Par ailleurs, on ne peut passer sans blâmer le gardien libyen Muaïd Ellafi pour sa bizarre et très brutale agression sur son compatriote «sang et or» Hamdou El-Houni (75'). Ce qui lui a valu le carton rouge, alors que Houni fut directement transporté à la clinique. Heureusement que la blessure était sans danger : des hématomes et quelques douleurs qui ne dureront pas longtemps. Ce fut plus de peur que de mal. Dieu merci !