Par Luigi Valenti – Entrepreneur L a région de Bizerte connaît une situation sociale et économique critique, le chômage est en même temps cause et effet, dans une dynamique qui semble s'enliser davantage. Les investissements publics promis, partiellement ou pas du tout réalisés, de toute façon tardivement, ne sont pas à la hauteur d'attirer les investissements privés. Souvent, des ouvrages pharaoniques sont miroités, comme le fameux pont qui n'est pas réclamé en tant que priorité par les industriels, tout en négligeant la finalisation d'ouvrages dont le coût est dérisoire et le bénéfice d'une ampleur qui peut donner un coup de relance à toute la région. Si, d'une part, une excellente infrastructure industrielle a été réalisée, notamment le Pôle de compétitivité, dans ses deux sites de technopôle agroalimentaire de Menzel Jemil, destiné aux investissements dans le secteur agro-industriel, et d'Al Azib, pour les secteurs restants, d'autre part la technopôle n'a pas été dotée d'un approvisionnement en gaz méthane dont la conduite principale, comble de l'ironie, traverse sa réserve foncière. Le manque d'une énergie propre et à bon marché, et surtout facile dans sa gestion, pousse nombre d'entreprises à choisir d'autres destinations qui disposent de gaz naturel ou qui proposent des avantages fiscaux et/ou financiers dont le Pôle de compétitivité, tout aussi comme le Parc des activités économiques de Bizerte, n'en sont pas dotés. Concrètement, l'investissement lourd est réalisé depuis longtemps, il s'agit maintenant d'achever un morceau de conduite qui ne dépasse pas les 200 mètres au niveau du gouvernorat de La Manouba et dont toutes les démarches administratives sont achevées et de réaliser un petit ouvrage au niveau de Menzel Jemil. Les différentes vicissitudes que notre pays vient de vivre font que ce dossier a pris une tournure kafkaïenne qui, toutefois et heureusement, pourrait être solutionné par une intervention rapide et décisive du ministère de tutelle. Une prise de décision sans retard pourrait, en plus, ouvrir une nouvelle ère dans le développement de la région, témoigner d'un sincère changement dans la gestion du pays et rendre aux citoyens et aux entreprises l'image d'une réelle connaissance des vrais problèmes et de la volonté de les résoudre.