Le club de Bab Jedid doit se hisser au niveau des attentes et retrouver une bonne dose d'espérance... Ce n'est qu'un doux euphémisme que de déclarer que le Classico de cet après-midi trame les passions et scinde, sans conteste, la sphère footballistique en deux. Ces derniers jours, la tension est montée d'un cran avec ces déclarations et ripostes qui ne font qu'attiser l'ambiance d'avant-match. Il y a aussi ces petites anecdotes qui font le sel de ce genre de rencontres fratricides. Mais qu'à cela ne tienne, tous les Classicos sont beaux à jouer, et si spéciaux que l'on se délecte de l'improbabilité des pronostics et autres tendances. Contrairement à son rival, l'Etoile a réussi le tour de force de se maintenir au sommet après un exercice écoulé ou elle était à deux doigts de s'imposer et glaner le Graal tant convoité. La Coupe de Tunisie et récemment le titre continental sont, par la suite, venus confirmer le bienfait du travail accompli jusque-là et souligner le mérite d'un ensemble étoilé qui respire la santé. Mais ne nous égarons pas et revenons à l'évolution du mercure clubiste à l'approche du match de la saison. Tout d'abord, la bulle clubiste admet que l'Etoile «mène aux points» dans son perpétuel duel avec les Tunisois (modestie affichée). Encore heureux que le football ne soit pas une science exacte. En clair, l'Etoile est favorite mais le CA est blessé et même touché dans sa fierté. Son ego en a pris un sacré coup et il va falloir ramer pour se racheter et recouvrer sa «dignité». Pour le champion sortant, tous les scénarios sont envisagés et envisageables face à un onze rapide, vif et solide. Si seule la victoire est visée, il faudra aussi éviter, à terme, que l'Etoile ne plonge mathématiquement les Clubistes en pré-purgatoire. Il s'agit donc de balayer le profond désarroi des derniers jours dû à un manque cruel de pugnacité déplorée. Trop lisse, le CA devra se rebeller dans un match déterminant. Ce CA-là, indépendamment de tous ses derniers déboires, doit proposer plus de rage, d'envie et d'agressivité. Car les supporters n'ont pas eu le sentiment que les Clubistes refusaient la défaite, que ce soit face au Bardo ou à Kairouan. Et dire que certains pronostiquaient des victoires éclatantes face à ce qu'ils appellent «du menu fretin»...Le retour à la réalité a forcément été dur à admettre. Maintenant, place à une confrontation face au leader, un ensemble passé en mode bulldozer depuis quelque temps. L'Etoile, c'est le haut niveau local avec du rythme, des frappes à tout-va et des conclusions dingues. Au club de Bab Jedid de se hisser au niveau des attentes et retrouver un bonne dose d'espérance... Impact physique Pour ce 117e Classico entre le CA et l'ESS, le CA mène aux points avec 43 victoires contre 37 succès pour les Etoilés. L'attaque clubiste a scoré à 123 reprises face aux Etoilés, alors que le club phare du Sahel a marqué 113 buts. 38 parités ont été enregistrées entre les deux formations. Voilà pour le côté historique, chapitre mise au vert clubiste des derniers jours, de nouvelles «secousses» sont à signaler, pour la plupart d'ordre disciplinaire. Le régisseur, Tijani Belaïd a ainsi été écarté pour retard manifeste à l'entraînement (20 minutes) alors que le pivot Stephane Houcine Nater aurait tout simplement «raté» ladite séance. Si le premier cité encourt des sanctions, le second pourrait tenir sa place quoique Kroll n'ait pas encore tranché.