Le concept Kaizen se base sur une approche de «bottom-up» qui consiste à stimuler la créativité et l'amélioration continue des procédés, tout en optimisant l'exploitation des ressources disponibles au sein des entreprises. La visite de presse organisée par la Jica a permis de constater les avantages d'une telle approche. Dans le cadre du lancement de la deuxième phase du projet «Renforcement de la qualité et de la productivité», ou tout simplement projet Kaizen, qui a eu lieu le mois février dernier, l'agence Japonaise de Coopération Internationale (Jica) a organisé une tournée de presse, et ce, le mercredi 9 mars. Le projet Kaizen vise principalement à transmettre le savoir- faire japonais en matière d'amélioration continue de la qualité et de la productivité dans l'industrie manufacturière (textile, mécanique, électrique et chimique). «Kaizen est un mot japonais qui signifie amélioration continue. La spécificité de notre projet est la gestion du savoir- faire. L'amélioration se réalise par le biais de l'initiative des travailleurs, c'est-à-dire par une approche participative», souligne M. Atsushi Asano, représentant résident du bureau de la Jica. Former 25 experts tunisiens D'une durée de 4 ans, ce projet permettra de former 25 experts tunisiens issus de 3 centres techniques, à savoir le centre technique des industries mécaniques et électriques (Cetime), le centre technique de la chimie (Ctc), le centre technique du textile (Cettex) outre l'Unité de gestion du programme national de promotion de qualité (Ugpq) sous la tutelle du ministère de l'Industrie. Une fois formés, les 25 formateurs vont assurer la formation de 45 autres sous l'encadrement des experts de la Jica. «Nous avons divisé ces 4 années en deux périodes : la première période consiste en la formation des experts tunisiens par des experts japonais pour fournir une assistance aux entreprises tunisiennes. La seconde étape va permettre aux experts tunisiens formés d'améliorer les capacités des ressources humaines au sein des entreprises tunisiennes. Les activités Kaizen vont être enseignées par 3 experts japonais à l'aide de 3 méthodes japonaises, à savoir la TPS (système de production Toyota), la TPM (maintenance productivité totale) et la TQM (gestion totale de la qualité) en plus des méthodes Kaizen traditionnelles, à savoir le cycle de qualité, ainsi que l'approche 5S. Pour la partie pratique de la formation, chaque expert répondra au besoin de l'entreprise», souligne M. Katsutoshi Ikeda, chef du projet. Le concept Kaizen se base aussi sur une approche de «bottom-up» qui vise à stimuler la créativité et l'amélioration continue des procédés tout en optimisant l'exploitation des ressources disponibles au sein des entreprises. Ainsi, une plateforme durable va être créée pour diffuser les techniques d'amélioration de la qualité et de la productivité au sein des autres secteurs. Ces techniques constitueront la base d'un partage des connaissances avec d'autres partenaires aussi bien en Tunisie que dans d'autres pays d'Afrique francophone. Une salle de stimulation La coopération entre le Cetime et la Jica date de 1999. A cette époque, il y eu création du département de productivité sous la direction de 2 experts japonais. Selon Mme Sofia Bahri, directrice générale du Cetime : «Aujourd'hui, nous sommes arrivés à une phase qui nous permet de récolter les fruits de cette coopération. La première phase nous a permis de mettre en place le centre de ressources en production (CRP) qui dispose d'une salle de simulation où on passe du théorique au pratique. Nous avons formés des responsables de qualité et de productivité dans les entreprises, ainsi que des enseignants universitaires. Grâce à nous, une vingtaine d'entreprises tunisiennes a été formée en matière de productivité à l'aide des outils Kaizen». La société de fabrication de matériel électrique (Somef) a eu le privilège de bénéficier d'un partenariat avec la Jica. Cette entreprise détient 75% du marché local des appareillages électriques à usage domestique et tertiaire en Tunisie. L'exportation s'effectue vers des pays comme l'Espagne, l'Italie, la Libye, l'Algérie et certains pays d'Afrique avec un taux qui s'élève à 30%. «A travers la méthode 5S, nous avons éliminé le gaspillage au sein de notre entreprise. Cette approche nous a permis de réduire le stock et la surface. De plus, notre objectif principal est de renforcer nos efforts pour satisfaire au mieux nos clients. Après 3 ans de collaboration avec la Jica, le Cetime et l'Ugpq, nous avons pu améliorer le travail d'équipe, favoriser une approche de management en mode projet par des équipes pluridisciplinaires, faciliter la communication et aussi développer les connaissances du personnel en obtenant des résultats encourageants sans l'acquisition de nouvelles ressources souvent coûteuses», indique M. Ali Ben Salem, directeur de production de la Somef.