Nantie d'une maigre avance d'un petit but, la Stayda jouera les funambules au match retour. Le Stade Gabésien n'en revient pas. Sa première victoire africaine, au lieu de lui donner des motifs de fierté, laisse plutôt un goût d'inachevé. Le score (2-1) par lequel les Vert et Blanc ont signé le premier succès de leur jeune histoire continentale a plombé l'ambiance d'après-match. Les regrets l'emportaient car les hommes de Lassaâd Dridi ont laissé filer un large succès qui les aurait mis à l'abri avant d'aller se produire vendredi prochain (18h) au stade 28 septembre de Conakry dans un match retour confié au Mauritanien Ali Lemghayri. Ils joueront sur un fil d'équilibriste tellement leur position est délicate et leur avance fragile. Après avoir produit une première période inconsistante où ils parurent constamment à la rue, les Guinéens de l'AS Kaloum Star ont repris progressivement du poil de la bête, terminant la partie très fort comme en témoigne le but de Salifo Bangoura (89') et la transversale trouvée une minute plus tôt par le même joueur qui n'avait effectué sa rentrée qu'à la 88e ! Ce qu'on appelle une rentrée tonitruante. Et un coaching réussi de la part de l'entraîneur tunisien Bassem Gouider qui n'avait sans doute pas tort d'observer que «le match retour va se jouer sur de petits détails». Par trois fois, la Stayda était tout près de plier définitivement le match: 62' par Ahmed Hosni, 74' par Hichem Essifi (montant gauche) et 85' par le nouveau rentrant Hamdi Gueblaoui. L'entraîneur Lassaâd Dridi espère en tout cas que ce ratage ne coûtera pas cher à ses joueurs dans la deuxième manche: «Nous aurions pu gagner par 3-0 ou 4-0, mais nous avons gâché de nettes opportunités de creuser l'écart et de nous faciliter la tâche au match retour, a-t-il analysé. Nous avons malheureusement commis d'inadmissibles erreurs individuelles en défense qui ont fini par nous coûter cher. La seconde manche ne sera pas facile car on a a affaire à un ensemble technique et bien disposé sur le terrain. Mais avec l'envie et le courage démontrés samedi, nous pouvons composter le billet du prochain tour. Si Kaloum a réussi à marquer un but à Gabès, pourquoi nous ne ferions pas pareil vendredi prochain ? Bref, tout est possible», assure-t-il. La menace Kabongo Pour neutraliser les copains du véloce attaquant congolais Kabongo Kasongo, incisif avant-hier sur le côté gauche de l'attaque guinéenne, il faudra montrer davantage de rigueur et de vigilance. Les tâches défensives ne devraient pas être l'apanage du seul compartiment défensif. En plus des pivots Hamza Jelassi et Aymen Kethiri, il faudra que les attaquants de couloir prêtent main forte en phase de repli. Et espérer que Hosni et surtout Essifi, transparent samedi, retrouvent la concentration et l'adresse devant les buts adverses. Dridi devra également se laisser convaincre qu'au poste de gardien, un Slim Rebai sera sans doute plus utile par son expérience. Salah Othmane peut accuser le poids de son inexpérience. Samedi, y compris sur les dégagements du pied, il parut fébrile.