Entre la Tunisie et l'Indonésie, la coopération bilatérale est appelée à se diversifier et à dépasser le cadre officiel. Précisions de l'ambassadeur indonésien à Tunis Vous choisissez de mettre en avant tout ce qui fait la particularité de l'Indonésie, dans quel objectif ? Nous n'allons pas organiser ce seul évènement, mais il y aura une série d'évènements similaires notamment à Hammamet. Cela fait partie, non seulement de la promotion de l'Indonésie, mais nous voulons créer des canaux de coopération entre l'Indonésie et la Tunisie, notamment dans le secteur des habits traditionnels. Je vois, en effet, dans ce secteur des similarités entre les deux pays, puisqu'ils sont produits par de petits artisans. Je voudrais voir dans un futur proche une coopération entre les designers indonésiens et tunisiens. Si vous regardez nos produits artisanaux, c'est à peu près la même chose. La Tunisie a la chance d'être juste en face de l'Europe et une coopération entre nos deux pays permettrait aux produits indonésiens de passer en Union européenne à partir de la Tunisie. Et, bien évidemment, la Tunisie peut commercialiser ses produits en Asie et je peux vous dire que le marché est gigantesque. Mais au-delà de ça, en filigrane nous voulons démontrer notre engagement à soutenir la Tunisie dans son processus démocratique. C'est notre façon de le faire, il n'y a pas que la sécurité. Ceci signifie que vous n'êtes pas satisfait du volume des échanges entre les deux pays ? Evidemment, c'est très peu. Bien sûr que je veux promouvoir l'Indonésie, mais ce que je cherche, c'est un partenariat gagnant-gagnant. A titre d'exemple, vos dattes (deglet nour), sont très prisées en Indonésie. Mais j'espère que la Tunisie va pouvoir commercialiser d'autres produits en Indonésie à travers, notamment, une coopération avec la chambre de commerce. Autre exemple, le tourisme. Nous avons des Indonésiens qui vont à la Oumrah. Après Mecque et Médine, ils voudront aller dans un autre pays musulman : Jordanie ou Turquie... pourquoi pas la Tunisie ? En Tunisie, vous avez la 4e plus importante mosquée, à savoir celle de Okba Ibn Nafaâ à Kairouan. Les touristes indonésiens voudront bien visiter un monument aussi important pour les musulmans. Dans vos discours, vous parlez beaucoup de diplomatie culturelle, qu'est-ce que cela apporte ? C'est quelque chose de très important, c'est le « Soft Power ». Les guerres et les violences ne permettent pas la compréhension entre les peuples. La diplomatie culturelle vise à installer une compréhension mutuelle et durable. Il y a beaucoup d'étudiants indonésiens ici à Tunis et le nombre est en constante évolution. La Tunisie et l'Indonésie entretiennent de très bonnes relations diplomatiques. Mais je ne veux pas que cette collaboration reste au niveau des gouvernements, je veux voir des collaborations entre les peuples.