En 2015, le flux migratoire des compétences tunisiennes vers la France a fait un bond de 13,6%. Par ailleurs, 700.000 Franco-Tunisiens vivent en France Dans le cadre de sa première visite en Tunisie, le directeur général de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii), Didier Leschi, a profité pour rencontrer des journalistes tunisiens afin de communiquer sur les activités de cet organisme relevant du ministère français de l'Intérieur. Il a, à cette occasion, tenu à souligner l'importance d'encourager la diaspora à s'impliquer et à investir dans les pays d'origine. « Il ne s'agit pas de favoriser une quelconque fuite des cerveaux, mais plutôt de réfléchir à ce que nous avons appelé, à un moment donné, le co-développement », a-t-il dit. Avec 700.000 Franco-Tunisiens vivant en France, Didier Leschi estime que « nos sociétés sont liées ». Besoin de main-d'œuvre qualifiée Malgré un fort taux de chômage dans l'Hexagone, La France reste demandeuse d'une main-d'œuvre qualifiée qui fait défaut dans certains secteurs. Comme l'affirme le DG de l'Ofii, la programmation informatique, la boulangerie ou encore la boucherie, sont autant de métiers qui séduisent peu les citoyens français. A cet égard, Didier Leschi se dit favorable à une coopération dans le domaine de la formation professionnelle. Seulement 10% des visas rejetés Interrogé sur la question de l'assouplissement des procédures d'obtention de visas pour la France, il a estimé que celles-ci étaient déjà suffisamment souples et rappelle que contrairement aux idées reçues, sur les 140 mille demandes que reçoit l'ambassade de France à Tunis chaque année, seules 10% sont rejetées. Selon un document fourni par l'Ofii, la réglementation a assoupli les conditions d'obtention des visas pour « encourager les migrations hautement qualifiées ». En 2015, le flux migratoire des compétences tunisiennes vers la France a fait un bond de 13,6% (+40,78% sur les CDI, +71,43% sur les CDD et +84% sur les cartes bleues européennes). Pour ceux qui sont en situation irrégulière en France, en revanche, Didier Leschi ne mâche pas ses mots : « La France n'est pas un eldorado ».