Désolé, si vous êtes clubiste. Ne faites pas trop le malin, si vous êtes espérantiste. Le Club Africain a tout mis, dimanche, pour, enfin, faire chuter l'Espérance. De l'agressivité dans les duels, et dans le bon sens du terme, pour empêcher son adversaire de jouer à sa guise. De la créativité offensive. De la solidité avec un duo Ouedherfi-Oueslati entreprenant. Et pourtant, à la fin, c'est l'EST qui gagne, comme envisagé par les bookmakers...et le trio arbitral. Car si le but de Jouini (78') a pratiquement mis fin aux espoirs clubistes, au cœur d'une seconde période endiablée mais équilibrée dans son entame, trois faits saillants ont sonné le glas des chances du champion sortant. Un but régulier injustement annulé, un penalty flagrant non sifflé suite à une main volontaire de Nefzi en pleine surface de réparation et une partialité qui frise le favoritisme du point de vue fautes accordées et cartons multicolores distribués. Le CA a de quoi nourrir des regrets suite à ce derby perdu. Certes, plus d'une fois, il n'a pas été adroit dans le dernier ou l'avant-dernier geste, et n'a pas marqué dans ses temps forts. Il s'est forcément exposé au retour de l'EST. Car un derby, généralement, ça se gagne plus que ça se joue. Ce serait le seul reproche qui pourrait être fait à ce CA-là, avec une paire d'oublis défensifs qui coûtent les deux buts. Une justice à deux vitesses ! Pour le reste, l'équipe a joué d'égal à égal ou presque. Côté CA, on pouvait évidemment imaginer un match comme celui-là, mais pas un résultat si cruel ! Car qu'importe le niveau, on ne retient que le résultat. C'est rageant mais force est de constater que ça se répète avec l'arbitre comme «juge de paix», de plus! Rappelez-vous ces deux prestations de qualité face au CSS à Sfax et contre l'Etoile à Sousse. Le CA a fini par mordre la poussière après avoir perdu la concentration. Le scénario se répète. Le champion sortant débute de manière appliquée, volontaire et réaliste. Puis, se relâche, s'expose et encaisse ! Maintenant, et en dépit de cette fatalité de circonstance, sur le fond, l'équipe doit de nouveau tirer les leçons de cet énième revers face à un gros bras cette saison. Car si le CA méritait mieux, il repart tout de même bredouille et battu. Dommage car le onze à Krol a probablement livré sa meilleure première période de la saison. Un schéma de jeu qui prend en compte les spécificités adverses, un pressing qui empêche les «Sang et Or» de sortir le ballon et une fraîcheur à toute épreuve. Le CA a joué crânement ses chances. La différence de classement au championnat ne se voyait pas sur la pelouse de Radès mais l'arbitre en a décidé autrement. Sadok Selmi a tout simplement officié à sens unique. Gageons que sa carrière en prendra un sacré coup. Au final, le CA a quitté la cité olympique avec zéro point comme à l'aller, mais a tenu la dragée haute à l'Espérance. L'écart de points entre les deux formations ne s'est pas vu pendant 90 minutes.