Les individualités de l'ESS, en premier lieu Ben Romdhane et Braâ, ont été là pour l'emporter devant un CA qui a mal géré la dernière minute du temps réglementaire. Peut-être qu'on n'a pas eu un match de grande qualité et de spectacle, mais cette première manche ESS-CA nous a offert une leçon de basket. Les grandes individualités et les grands joueurs sont ceux qui apportent le plus dans ce genre de matchs où l'enjeu est énorme. Autant l'ESS a trouvé en Ben Romdhane, Braâ et Mouhli des joueurs importants pour gagner un match qui paraissait basculer en faveur du CA, autant ce dernier a été trahi par ses individualités au moment où il menait par 6 points d'écart à 1' de la fin. La victoire de l'ESS, méritée, était inespérée vers la fin du temps réglementaire. La bonne défense vers la fin et la personnalité de Braâ (un tir à trois points à 40'' qui a ramené l'ESS à -3) et Ben Romdhane (panier et rebond offensif hyper importants) ont aidé l'ESS à passer aux prolongations et à prendre l'ascendant psychologique, mais l'ESS a été aidée par la petite prestation des individualités du CA vers la fin. El Mabrouk (une saison catastrophique), Chouya (un joueur qui joue avec les muscles et non avec la tête !) et surtout Kenioua qui nous a habitués à un meilleur niveau, ont raté la période-clé du match. Kenioua a raté deux possessions de suite, alors qu'il pouvait jouer la carte Kaïel, l'Américain du CA, qui a été époustouflant en attaque. Sans lui, le CA aurait pu perdre dès la 3e période. Le CA de Mario Palme, qui a été handicapé dans le jeu intérieur (la supériorité des Etoilés a été évidente), avait lancé Ghayaza, Ezzahi, Jarred Shaw (joueur très moyen) et H'didane avec deux pivots en même temps pour essayer d'user les intérieurs de l'ESS et éviter de mettre la pression sur son équipe et subir le poids du jeu intérieur de l'ESS. Avec l'abattage de Kaïel, H'didane, Ghayaza et à un degré moindre Chouya dans les rebonds, le CA a réussi à «obliger» l'ESS à jouer sur la périphérie et à s'éloigner de la raquette. La peur de perdre, la maladresse des pointeurs des deux camps ont fait que le score soit faible : 14-15 premier quart-temps, 31-25 mi-temps et 45-47. Le CA avait le courage et la réussite de Kaïel qui réussissait tout: tirs à trois points, «drive» et assists à H'didane et Ghayaza. Le duo Kenioua-Kaïel a bien géré les choses, et en face Ben Romdhane, Braâ, Mouhli était le trio moteur d'une ESS qui avait plus d'arguments individuels. On voyait Ben Romdhane réussir des paniers à 3 points, Braâ aussi, alors que les intérieurs clubistes étaient «bombardés» par les fautes individuelles. A notre avis, l'ESS a refait le même scénario que face à l'ESRadès en coupe : une sorte de passage à vide vers la fin et un doute que les Clubistes ont saisi pour mener avec 6 points d'écart à 1'. Ce n'était pas fini pour deux raisons. Les Etoilés ont mis dans la balance leur savoir individuel et, de l'autre côté, les Clubistes ont «gagné le match dans la tête et cédé à la facilité. Trois possessions ratées dont deux de Kenouia, égoïste vers la fin, et une de Kaïel à la dernière seconde et des paniers sous le panneau qui ont permis à l'ESS d'arracher le droit de jouer les prolongations. C'était le plus difficile car, après, le CA a chuté mentalement contre une ESS qui avait plus de moral et de personnalité à l'image des paniers à trois points réussis vers la fin. Le CA a pu revenir à -2 mais, encore une fois, il a raté «naïvement» ses attaques. Rien n'est joué... Sur le match d'hier, l'ESS de Padoupolos a gagné un match très important vers le titre de champion, mais rien n'est encore joué. Les Etoilés ont retrouvé leurs grands joueurs comme Ben Romdhane, Mouhli et surtout Braâ (24 points) contrairement au CA trahi par ses cadres vers la fin. Les solutions à l'ESS sont plus nombreuses qu'au CA qui ne peut compter que sur Kaïel et Kenouia sur les 40'. Où sont passés El Mabrouk, Channoufi (un petit match) et Chouya entre autres? Malgré son infériorité au jeu intérieur, le CA peut revenir si ces joueurs retrouvent leur réussite. Au match retour, l'opposition de styles se poursuivra et, encore une fois, le caractère des grands joueurs, le sang froid et la qualité de la défense feront la différence. Pour la prestation des arbitres, elle était moyenne et c'est triste qu'on voit autant de passivité et d'erreurs vers la fin et de l'hésitation du côté de la table des officiels à ce niveau de compétition!