Les sensations sont bonnes et les affaires marchent encore et toujours pour les Sfaxiens... Chihab Ellili a semble-t-il flairé le bon coup en préservant les traditions de jeu d'une équipe sfaxienne toujours emportée vers l'offensive. C'est l'étoffe des champions, diront certains. Mais s'il a visiblement apporté sa touche aux commandes de l'équipe, le CSS n'a toutefois pas perdu ses bonnes habitudes. Dans tout ce qui est aujourd'hui entrepris, les principes de base subsistent, les certitudes de toujours impriment une personnalité, un style, un mode de comportement. Le CSS n'évolue pas seulement, il se doit toujours de s'ouvrir à des choses nouvelles. Pas la peine d'attendre autre chose pour se plonger au cœur d'une équipe qui n'a pas perdu son statut et son identité et qui ne s'est jamais égarée. Avec un match de plus que l'ESS et l'EST, elle occupe désormais la tête du classement et confirme une nouvelle fois l'adage qui veut que cette équipe n'est jamais aussi forte que lorsqu'elle fait le jeu, que lorsqu'elle puise sa raison d'être dans la maîtrise et la possession de la balle. Bien que satisfait des prestations de son équipe, Ellili, l'homme qui ‘'coache'' dans un langage soutenu, n'en reste pas moins perfectionniste. Une exigence, un apanage des fins techniciens, qui pourraient lui permettre de remplir un objectif qu'il s'était fixé depuis son arrivée. Et le CSS dans tout cela? Il n'a d'autres choix que de le suivre et de l'accompagner dans tout ce qu'il manifeste, dans tout ce qu'il entreprend. Un entraîneur averti qui observe, note, qui médite, qui se recycle en permanence. Il est ainsi décidé à bâtir l'avenir et le destin de son équipe jour après jour, bousculant sans cesse les limites, pour extraire le meilleur, obsédé qu'il est par le moindre détail, assoiffé de progression et de victoires. Les sensations sont bonnes et les affaires marchent pour les Sfaxiens. En déplacement à Métlaoui, ils ont fait le boulot. Et plutôt bien. Et c'est sans doute grâce à une confiance qui ne cesse de grandir au fil des victoires que les joueurs parviennent à concrétiser leurs temps forts. D'ailleurs, rien ne semble perturber la quiétude d'une équipe qui, d'un match à l'autre, pousse son invincibilité tout en continuant à afficher leur visage habituel, avec une maîtrise technique, toujours supérieure à ses adversaires. Le CSS régale, le CSS se balade. Le CSS se montre aussi efficace dans les moments, clés. Il ne change pas pour changer, mais pour évoluer, pour adopter tout ce qui devrait s'accomplir aux prédispositions naturelles de ses joueurs. D'une expérience à l'autre, d'une épreuve à l'autre, il se voit de plus en plus en amoureux du jeu, et surtout du style et de l'environnement qui vont avec. Cette trajectoire, à la fois ascendante et attractive, paraît soulever une réelle prise de conscience et entraîner une mobilisation de tous les instants. Ici et là, le CSS continue à jamais. L'engouement, la compétence, la passion, la volonté, la mémoire y sont forts, plus qu'ailleurs, et jamais en rupture de stock. Les joueurs qui sont passés par là, ceux qui ont laissé leur empreinte et qu'on ne saura certainement jamais oublier, connaissent la manière qui permet d'être et d'avoir été. Du temps et du talent... Ce qui semble aujourd'hui rassurant, c'est que la génération actuelle peut devenir l'un des plus importants leviers de l'équipe. D'ailleurs, c'est le rêve éternel des joueurs passionnés et avertis : se démarquer des choses ordinaires là où les valeurs du jeu ne représentent plus malheureusement beaucoup de choses pour la plupart des équipes et pour beaucoup d'entraîneurs. C'est l'occasion de dire qu'en dépit de toutes les déviations et de tous les dérapages, on ne saurait oublier les passions qui peuvent encore remuer et secouer les équipes. La motivation, la volonté et la détermination de forcer les choses, voire le cours des événements, représentent aussi la vitalité d'une équipe sfaxienne dont l'étonnante richesse se retrouve dans tous les beaux sentiments de ses joueurs et de son entraîneur. Ce qui paraît encore plus certain, c'est qu'on sent les différents acteurs toujours au cœur de l'action, que la plupart d'entre eux respirent le foot, et que d'autres ont un fort pouvoir d'attraction. Tout ce qu'ils ne cessent de laisser entrevoir dans leurs différentes prestations ne manque ni de rigueur, ni d'allure, ni aussi de classe. Il met en évidence un ensemble de haut rang, pour ce qu'il est et pour ce qu'il symbolise. A leur façon de s'exprimer, ils ont pris aujourd'hui l'habitude de considérer chaque match comme à lui seul un parcours. On serait tenté d'en dire plus sur les leçons à retenir des temps des estivages et des doutes. Mais aujourd'hui et au-delà des victoires et des récompenses, c'est le mérite des joueurs et de leur entraîneur qui ont appris à bien gérer les matches, surtout les minutes décisives, qui savent résister à la pression, qui leur arrive aussi de plier, mais jamais rompre. Ces joueurs, parfois remués, mais toujours bien disposés et bien carrés, réussissent à colorier le dessin au crayon et aux couleurs de leur équipe. Il est évident que la réussite du CSS ne peut et ne doit être attribuée au hasard, et encore moins à des facteurs externes.