•Bilan des IDE dans les pays méditerranéens au premier semestre 2010 •La dynamique reprend, avec des projets plus modestes •Les investisseurs ne renoncent pas à leurs projets mais en limitent l'envergure D'après l'Observatoire de l'investissement et des partenariats en Méditerranée Anima-Mipo soutenu par le programme Invest in Med, le nombre d'annonces de projets d'Investissements directs étrangers (IDE) repart à la hausse dans les pays méditerranéens avec 392 projets au premier semestre 2010 contre 532 au total en 2009. En revanche, la baisse du montant moyen des annonces d'IDE se poursuit et s'accélère : 34,6 millions d'euros (M d'euros) par projet au premier semestre 2010, contre 55,7 M d'euros en 2009 et 87,4 Md'euros lors de l'année record 2006. Le montant total des annonces d'IDE demeure ainsi relativement stable par rapport à 2009. Les partenariats d'entreprises poursuivent pour leur part leur augmentation : au total 246 annonces contre 302 durant la même période. L'année 2010 s'inscrit donc dans la continuité des tendances enregistrées en 2009 : la reprise des décisions d'investissement des entreprises étrangères se confirme au gré des prévisions économiques rassurantes pour les pays MED (4% de croissance pour les pays arabes en 2010 d'après le FMI), mais avec des projets plus petits, moins risqués. Les investisseurs ne renoncent pas à leurs projets mais en limitent l'envergure, et ont plus volontiers recours à des partenaires pour développer leurs activités au sud de la Méditerranée. Cette situation offre des opportunités pour les entreprises des pays MED, qui pourraient bénéficier d'un meilleur partage de la valeur ajoutée s'ils sont à même d'apporter les relais commerciaux, techniques et financiers nécessaires au développement des projets portés par leurs partenaires étrangers. Positionnement des pays émergents D'après l'Observatoire, un élément nouveau vient modifier les tendances enregistrées en 2009 : l'origine des projets d'IDE varie significativement, avec l'arrivée des pays émergents comme nouvel acteur incontournable de l'IDE dans les pays MED. Ils apportent 29% des montants annoncés au premier semestre 2010 contre 11% en moyenne depuis 2003. La Chine arrive en tête de peloton, avec un portefeuille de projets variés (énergie, distribution, BTP, automobile, eau..). Les pays émergents bousculent ainsi le palmarès habituel, ravissant la deuxième place aux pays du Golfe. Les entreprises européennes, qui fournissent en moyenne plus de 40% des montants annoncés d'IDE dans la région depuis 2003, et qui ont bien résisté en 2009 avec 54% des flux d'IDE vers MED, n'apportent que 30% du total au premier semestre 2010. Ce repli des Européens ne semble cependant pas augurer un désengagement dans la région : les investisseurs Européens sont toujours largement en tête en nombre de projets initiés dans la région, avec 42% du nombre d'annonces d'IDE et la moitié des partenariats au premier semestre 2010. Les IDE européens sont en moyenne plus modestes que ceux en provenance des pays émergents, mais offrent un portefeuille plus diversifié de projets, dont près du quart sont portés par des PME sur la période 2003-2010, contre moins de 10% pour les pays émergents. Projets annoncés : la Tunisie largement en tête L'observatoire analyse respectivement les tendances enregistrées au niveau des deux économies les plus ouvertes et donc les plus exposées de la région (Turquie et Israël) qui rebondissent de façon assez marquée après leur mauvaise année 2009 et au niveau du Machreq qui suit également une dynamique encourageante. La situation du Maghreb est plus mitigée : +29% en nombre d'annonces d'IDE mais une baisse de 20% des montants au premier semestre 2010 rapportés à l'année 2009. Ce sont au total 1,7 M d'euros qui sont annoncés en un semestre, un chiffre historiquement bas en comparaison avec le montant annuel moyen depuis 2003 qui s'élève à 8,8 M d'euros. La baisse des montants atteint 60 à 80% pour l'Algérie, la Libye et le Maroc, alors que la Tunisie fait figure d'exception avec des annonces multipliées par 3,5 grâce au méga-projet de l'émirati Gulf Finance House (GFH), qui se lance dans la construction du Port Financier de Tunis après avoir acquis le terrain en 2009. Sans cette annonce (3 milliards de dollars investis dans les 7 ans à venir), la Tunisie enregistrerait toutefois une baisse analogue à celle de ses voisins maghrébins. La situation est beaucoup plus contrastée en termes de nombre de projets annoncés : la Tunisie est largement en tête (+76%), le Maroc enregistre également de bons chiffres (+29%) et c'est le statu quo pour la Libye. La baisse est notable en Algérie (-23%), mais elle est entièrement imputable au secteur énergétique, qui représente le tiers de son portefeuille d'IDE depuis 2003, tandis que les annonces dans les autres secteurs sont stables par rapport à 2009.