La Tunisie, qui accueille plus de sept millions de touristes par an, entend diversifier son offre en tant que destination dans le bassin méditerranéen. De nouvelles mesures ont été prises dans ce sens qui concernent la mise en valeur des richesses culturelles du pays. C'était à l'occasion du Conseil ministériel qui s'est tenu la semaine dernière sous la présidence du Chef de l'Etat. Il s'agit d'assurer une exploitation plus évoluée du patrimoine archéologique et historique dont regorge le pays. La nouvelle stratégie implique la réalisation de projets son et lumière au sein des plus importants monuments et sites archéologiques. Cette opération concerne, dans une première phase, le Ribat de Sousse et le fort de Hammamet, ainsi que la réorganisation des festivals internationaux et la mise en place d'un plan de communication pour assurer la commercialisation de ce produit, en collaboration entre le ministère de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine et le ministère du Tourisme. Cette stratégie comporte aussi d'autres éléments dont la réalisation de la carte nationale du tourisme culturel, l'aménagement des zones archéologiques et la protection des monuments historiques, l'amélioration des prestations de l'accueil dans ces espaces et l'intégration de toutes les composantes du patrimoine dans les circuits touristiques. C'est le cas du circuit de la ville de Kairouan ou les circuits en cours de réalisation à l'instar de la route de l'eau (Zaghouan-Carthage), le circuit andalou (Tunis-Testour) et le circuit de la Médina de Sousse. Actuellement, l'on procède au parachèvement de la réhabilitation de plusieurs musées et sites dont le musée national du Bardo, le musée archéologique de Sousse, le musée et le site de Haïdra (gouvernorat de Kasserine) et le musée Dar Ben Abdallah à Tunis, outre le parachèvement de la réhabilitation du site des ports puniques à Carthage et le démarrage de la réalisation de sites web pour tous les musées nationaux et régionaux. Cette nouvelle stratégie 2010-2014 vise à promouvoir le tourisme culturel à travers l'encouragement des jeunes promoteurs à l'innovation et à la commercialisation de produits basés sur le patrimoine. Il s'agit aussi de mettre au point un plan de communication et de commercialisation axé sur le tourisme culturel, de créer un musée du Sahara dans le gouvernorat de Tataouine et de parachever les études relatives à la restauration et au réaménagement des bassins des Aghlabides à Kairouan et de la deuxième tranche du musée des arts islamiques de Rakkada, outre l'installation de panneaux de signalisation sur les routes et la création de ''musées de sites'' à Oudhna et Carthage, dans les anciennes demeures romaines, à Utique (Bizerte) et à Bulla Reggia (Jendouba). Dans le domaine de la protection du patrimoine, il a été procédé à la révision du Code de protection du patrimoine, à la réalisation de cartes archéologiques portant sur les zones rurales et à l'élaboration d'un plan visant à protéger le patrimoine archéologique contre le pillage à la faveur de la création d'équipes spéciales chargées de veiller à la sécurité du patrimoine national. Le plan de communication sera axé sur l'utilisation des moyens de communication moderne, notamment l'Internet, avec la réalisation de documentaires concernant le patrimoine archéologique et historique, le soutien aux publications qui s'occupent du patrimoine et du tourisme culturel, le développement de produits basés sur le patrimoine pour qu'ils soient en phase avec l'esprit du temps, outre la consolidation des festivals et des manifestations spécialisés.