La Tunisie cherche à établir avec les autres pays un partenariat réel, fondé sur le partage des risques, des responsabilités et des avantages ainsi qu'à protéger l'expérience démocratique, a affirmé hier le chef du gouvernement, Habib Essid. Essid, qui s'exprimait à l'ouverture du forum tuniso-italien des affaires, a souligné le souci du gouvernement de développer le climat des affaires et de parachever les réformes et le plan quinquennal de développement 2016/2020, outre l'importance de l'appui des partenaires italiens pour accélérer le flux des investissements étrangers. Il a évoqué l'adhésion des investisseurs italiens au processus démocratique en Tunisie, notant qu'ils ont conservé leurs investissements dans le pays et précisant que la Tunisie compte environ 800 entreprises italiennes offrant environ 60 mille emplois. Le gouvernement œuvre à renforcer la coopération avec les autres pays, dont l'Italie, en vue de faire de la Tunisie une plate-forme industrielle, agricole et de services. Pour le ministre italien des Affaires étrangères, Paolo Gentiloni Silveri, la préservation de la stabilité et de la sécurité en Tunisie constitue un facteur important dans la mobilisation de l'investissement étranger, la création de l'emploi et la contribution au développement. La Tunisie recèle des potentialités importantes à même de valoriser les relations bilatérales, a-t-il dit, notant que l'orientation des investissements italiens vers l'agriculture, l'énergie et l'infrastructure à l'instar du projet de l'autoroute Sfax/Medenine, ne signifie pas que l'Italie ne s'intéresse pas aux autres secteurs. De son côté, le ministre du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale, Yassine Brahim, a indiqué que le gouvernement compte investir 30 milliards de dinars, durant le prochain quinquennat, contre 19 milliards de dinars entre 2011/2015. 70% des investissements aux régions défavorisées A cet égard, 70% de ces investissements seront consacrés au désenclavement de 16 régions les plus défavorisées (abritant 49 % des habitants) en vue de réduire les disparités régionales, a-t-il dit. Les recettes de l'exportation vers l'Italie, qui constitue le deuxième partenaire économique de la Tunisie après la France, ont dépassé les 5 milliards d'euros (soit 11,5 milliards de dinars), d'après le président de la Chambre tuniso-italienne de l'industrie, du commerce, Mourad Fradi. Il a souligné l'importance de ce forum dans la reconquête de la confiance des investisseurs italiens après les évènements enregistrés en Tunisie en 2015 (attaques terroristes) en ciblant les petites entreprises familiales qui constituent une bonne partie du tissu économique italien. La présence d'environ 150 hommes affaires italiens à ce forum témoigne de la volonté du pays de concrétiser le partenariat avec la Tunisie en dépit du contexte délicat. D'autre part, le ministre des Affaires étrangères, Khemaies Jhinaoui, s'est entretenu, hier, au siège du département, avec son homologue italien, Paolo Gentiloni, qui effectue une visite de travail en Tunisie. Dans une déclaration de presse à l'issue de l'entretien, le chef de la diplomatie italienne a souligné l'importance pour la Tunisie d'œuvrer pour la promotion de son développement économique. « La réussite de la transition démocratique tunisienne est tributaire du développement économique », a-t-il soutenu. « La Tunisie est appelée à créer un climat propice à l'investissement pour drainer les investisseurs, générer de l'emploi et résorber le chômage », a-t-il dit. Et Paolo Gentiloni d'ajouter que la participation de quelque 150 hommes d'affaires et investisseurs italiens au Forum économique tuniso-italien témoigne de l'excellence des relations de coopération établies entre les deux pays. Il a, dans ce contexte, rappelé que le volume des échanges entre les deux pays atteint les 5 milliards d'euros. Actuellement, plus de 700 entreprises italiennes sont implantées en Tunisie, employant près de 60 mille salariés, a-t-il précisé, soulignant l'importance de se tourner vers des secteurs «clés» pour le futur, tels l'agriculture, l'énergie et l'infrastructure. Sur un autre plan, Paolo Gentiloni a réaffirmé la disposition de son pays à coopérer avec la Tunisie en matière de lutte contre le terrorisme et relever ensemble les défis sécuritaires imposés par la menace terroriste qui pèse de plus en plus sur les pays des deux rives de la Méditerranée. Evoquant la situation en Libye, le ministre italien s'est félicité des avancées réalisées sur la voie de la stabilité dans ce pays à travers notamment l'installation du gouvernement d'entente nationale à Tripoli.